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Citation de Osmanthe


Seishû écarta l'édredon qui couvrait sa mère. Puis il releva la chemise de nuit que Kaé avait enroulée autour des chevilles de sa belle-mère. Surprise de voir ce qu'il faisait, Kaé retint son souffle. Seishû introduisait sa main entre les cuisses de sa mère, et cette main s'y attarda un instant.
Otsugi gémit et bougea un peu. Seishû venait de lui pincer la face interne de la cuisse, la partie du corps la plus sensible.
- C'est faible en effet. Dans deux heures elle ouvrira les yeux ou se tournera d'elle-même. Appelle-moi à ce moment-là.
Seishû repartit vers la salle de consultation. Mais Kaé oublia de lui répondre. Elle était bouleversée. Elle venait de voir son mari introduire sa main au bas de la chemise de nuit d'une autre femme. Kaé tremblait comme si l'on eût raboté à contresens son corps devenu de bois. Elle se rappelait son intimité avec son mari. La femme qui était étendue devant elle n'était que la mère de Seishû, et celui-ci, médecin, avait naturellement pincé à l'endroit le plus sûr pour savoir si elle était vraiment anesthésiée. Mais ce raisonnement ne parvenait pas à la calmer. Elle n'arrivait pas à dépasser ce refus de compréhension. Dès que la main de Seishû l'eût quittée, Otsugi retrouva un sommeil paisible, comme s'il ne s'était rien passé. Son visage calme semblait au comble de la satisfaction. N'était-elle pas plutôt tout à fait consciente ? Ne savait-elle pas que son fils l'avait pincée devant sa bru qui l'observait ? Peut-être le savait-elle, et elle feignait le sommeil, tout heureuse sans doute : Kaé ne pouvait plus penser autrement.
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