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Citations de Sawako Ariyoshi (132)


Le soleil éblouissant faisait monter un chaud parfum de la masse des gerbes. Hana se souvint que, dans l'art des parfums, on parlait "d'entendre" un parfum, plutôt que de le sentir. Ici, elle "entendait " l'automne.
p.95
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Le mont Kudo était encore voilé par les brumes matinales de ce début de printemps. La main serrée dans celle de sa grand-mère, Hana franchissait les dernières marches de pierre. Elle aussi était coiffée avec recherche - une coiffure de mariée aux coques luisantes - et l'éclat rosé de son teint de jeune fille transparaissait sous l'austère maquillage blanc. Elle portait un kimono de cérémonie de crêpe de soie violet à très longues manches, et le gland de métal accroché à la pochette glissée entre les pans croisés du kimono tintait légèrement à chaque pas. Hana était si tendue qu'elle vibrait au bruit. L'étreinte de la main autour de la sienne lui rappelait que, maintenant qu'elle allait être admise comme bru dans une nouvelle famille, elle cesserait d'appartenir à celle où elle avait vécu les vingts années de son existence. Elle lui disait aussi la tristesse et le regret de sa grand-mère qui devait se résoudre à la laisser partir.
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Hana passait son pinceau-brosse, trempé dans la mixture, sur les incisives de sa belle-mère. Les dents prenaient peu à peu un éclat noir métallique. Hana n'appréciait que depuis peu la beauté insolite des dents noircies. Autour de cette bouche aux lèvres brunes des rides partaient dans toutes les directions et les yeux fermés étaient bordés d' un épais mucus. Le gris des cheveux et des sourcils avaient un reflet jaunâtre. Le visage était l'image même de la décrépitude. Seules les dents noires et soignées semblaient manifester une extraordinaire intensité de vie.
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Ces paroles choquèrent les Kimoto qui, depuis un moment déjà, s'irritaient du manque de tenue des Matani. Nobutaka était indigné. Les Matani, chez lesquels il s'était présenté en grande pompe, étaient aussi éloignés des Suda que la fange l'est de la voûte du ciel. Tahei, le père de Keisaku, les cheveux relevés en un chignon, les yeux étirés par l'ivresse, souriait nonchalamment. Pour Nobutaka, Tahei n'était qu'un rustre attaché à la glèbe. De tout temps, les propriétaires des terres de montagne avait regardé avec dédain ceux des terres à riz, et Nobutaka ne faisait pas exception à la règle. Il se dit que, si Toyono qui tenait tellement à ce qu'on respectat les convenances avait assisté à ce banquet, elle aurait sûrement regretté d'avoir accepté un tel parti. (...) Pour la première fois de sa vie, il éprouva quelque ressentiment à l'égard de sa mère qui avait pris sa décision sans tenir compte de son avis. Mais il était trop tard maintenant.
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Elle souhaitait pour Hana une formation analogue à la sienne afin qu'elle puisse avoir une vie aussi riche et satisfaisante qu'elle-même. La lignée des Kimoto lui semblait avoir atteint en Hana son plein épanouissement. Elle pouvait être satisfaite de ses efforts. Hana avait obtenu, tant dans l'art de la cérémonie du thé que dans la pratique du koto un diplôme l'autorisant à enseigner. Sa calligraphie était d'une grâce savante. Toyono lui avait aussi appris le savoir-vivre, l'étiquette et l'art de la conversation. Hana était vraiment une jeune fille accomplie; aussi était-il naturel que les prétendants à sa main soient nombreux et que les offres de mariage arrivent de toutes parts, à des lieues à la ronde.
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"Elle revint lentement au bord du puits, où elle déversa d'un geste morne le contenu du seau. L'eau, bien que tiédie, émit une épaisse vapeur blanche en s'écoulant sous la pluie fine, au contact du froid."
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Quand il s'absentait pour aller à Tokyo [...] Hana en personne s'occupait de toutes les autres activités - assez difficiles à définir - qui incombent à une homme politique. Elle tenait admirablement son rôle d'épouse d'un homme public. Elle était devenue indispensable à son mari, qui prenait très au sérieux ce qu'elle disait : - En effet, tu as raison. On ne peut plaisanter avec ça !
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Hana passait son pinceau-brosse, trempé dans la mixture, sur les incisives de sa belle-mère. Les dents prenaient peu à peu un éclat noir métallique. Hana n'appréciait que depuis peu la beauté insolite des dents noircies. Autour de cette bouche aux lèvres brunes des rides partaient dans toutes les directions et les yeux fermés étaient bordés d'un épais mucus. Le gris des cheveux et des sourcils avait un reflet jaunâtre. Le visage était l'image même de la décrépitude. Seules les dents noires et soignées semblaient manifester une extraordinaire intensité de vie.
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A quoi rime la politique ? Le vieux parti Seiyukai s’est scindé en deux, et pourquoi ? Il s’agit uniquement de rivalités personnelles, de luttes pour le pouvoir entre les membres du parti Les besoins du peuple n’ont rien à voir là dedans !
p.187
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Hana, en silence, s'inclina devant sa belle-sœur pour la remercier de ses compliments. Elle se sentait comblée car, seule, la femme qui avait réussi à se faire aimer par sa belle-mère pouvait se vanter d'avoir conquis sa famille. C'était un exploit dont une femme pouvait être fière.
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" La poupée habillée en garçon, que la mariée apportait à la famille qui la recevait comme bru, symbolisait les préceptes inculqués à toute les jeunes filles, selon lesquels le devoir de toute épouse était de procréer et de veiller à la prospérité de la famille de son mari." p.28
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Depuis qu'elle vivait près du vieux couple, elle savait qu'un jour elle connaîtrait l'épreuve du deuil, mais confrontée à la réalité de la mort, elle n'avait pas ressenti la grande douleur attendue dans ces cas-là. Elle avait tout simplement découvert que mourir coûtait cher... (p. 59)
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Sawako Ariyoshi
La société qui défend les droits de la femme existe depuis plus de dix ans, reprit Fumio. Les femmes, maintenant, ont conscience de leur position inférieure mais ma mère, elle, reste intolérablement vieux jeu. C’est pourquoi j’ai tellement hâte de partir pour Tokyo. Je n’ai pas une envie terrible de militer dans la féminisme mais jamais je n’aurai, comme me mère, le culte des traditions. (Page 151)
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A quoi rime la politique ? [...] Il s'agit uniquement de rivalités personnelles, de luttes pour le pouvoir entre membres du parti. Les besoins du peuple n'ont rien à voir là-dedans !
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« Toynono choisit soigneusement la qualité de la laque et la nature des dessins à la poudre d’or qui devaient orner le palanquin, le Koto, le miroir et les coffres de Hana.
Elle conduisit aussi sa petite - fille chez les grands maîtres de la cérémonie du thé et de l’école d’arrangement floral. »
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Les gens ont vécu dans le passé lointain et, pour qu'ils continuent à vivre dans les temps à venir, si difficile que puisse être pour moi le présent, je dois le vivre pour que demain existe.
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A l'époque féodale, les paysans étaient maintenus dans un état de subsistance minimale. C'est pareil avec la médecine d'aujourd'hui, elle empêche les vieillards de mourir sans les faire vivre pour autant. p.287
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"Est-ce que les femmes d'autrefois avaient été contraintes d'être ainsi les esclaves patientes de leurs maris? La vie de sa belle-mère supportant jusqu'au bout en secret la sénilité de son mari s'était arrêtée tout à coup par un jour de neige, sans une plainte et sans un regret. Mais pouvez t-on appeler cela une "vie"? Les femmes désormais n'accepteraient plus de se sacrifier... "
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Le Japon a cessé d’être un pays féodal. Il n’y a plus de raison pour que les femmes se laissent entraver dans leurs projets d’avenir par des considérations superstitieuses. (Page 22)
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- A mon avis, un homme intelligent qui vit dans l'oisiveté voit mieux l'avenir que les gens ordinaires absorbés par leur travail.
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