Combien de pensées peuvent être exprimées par un seul mot ?
(p.23)
Ballade impressionniste sur les bords de la Seine
un bref instant de bonheur ou de
confusion entre résidence principale
et maison de campagne
(peu d’humains à portée de vue)
confort moderne
à l’arrière-plan masqué par les propriétaires
gaz à tous les étages
des calèches et des pattes de lapin pour nous y rendre.
REVE(P)OLLUTION
Fleurs de glace
Ce qui a commencé n’a plus de fin. Et pourtant la création s’ingénie à produire des merveilles périssables. D’où viennent ces paroles, quelle mégalomanie alimentent-elles ?
Du regard d’un enfant minuscule qu’effrayent les fenêtres de l’équilibre, celles qui ne s’ouvrent presque jamais sur le pays de neige. Des fleurs, oui, des fleurs plus fragiles que toutes terrine quotidienne, figées dans les intervalles de la respiration, premiers signes de mon élection par le monstre du froid, j’apporte ici la preuve de l’oubli impossible.
(p. 35)
Pendant que le monde parle
pendant que le monde parle
dans l’océan publicitaire
- le monde se tait - dit le père
voici pour les années – mensonge
à son fils roussi par l’espoir
nouveau et éphémère
comme un vin nouveau
condamné à rester
oublié à jamais
dans sa dame – jeanne d’emprunt
habillée de raphia et de poussière
Un verre cassé reste entier
une fois cassé
ne peut pas se casser
une seconde fois
le tout redevient unique
et sans défaut
Un verre cassé au milieu de la nuit
la réunit
sans qu’elle soit préparée
la fait exister
dans chacune de mes nuits
un verre attend de se casser
On coupe le ciel en tranches
On coupe le ciel en tranches
et on construit une ville étrangère
reconnue dans aucune mémoire
ville de mousse et d’écume
c’est comme si le ciel tout d’un coup
n’était qu’une hache livrée
au plus démuni
pour braquer l’infini