Au fond de ce couloir parcouru par les rats, les spasmes des bombes d'en haut, l'humidité, l'odeur des chiens qui défèquent partout, Adolf a le charisme d'un grabataire sénile. Il ne fait même plus danser Eva pour lui.
Ce diable boiteux de Joseph, son âme damnée, sec et cerné, se traîne dans son sillage. Même enfoui dans ce réduit, il demeure tout à son maître, servile dépendant, obséquieux. Un vrai laquais. Il repart sans un regard pour sa femme. Ils font bunker à part. Sans Adolf, il serait sans pitié. Pour elle. Pour leurs enfants. Leur couple est un échiquier en fin de partie. La reine est nue et ne fait plus envie. Il a bien tué son aide de camp. Un mort de plus pour rien. Il ne savait rien d'elle, pourtant.