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Citations de Sébastien Spitzer (454)


La beauté a sa propre poésie. Elle fait du bien à ceux qui savent la voir.
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La peur se nourrit de l’ignorance. Chacun se figure le pire. La vague des rumeurs brise toutes les résistances. Même celle de la raison. (page 132)
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Depuis le début de la semaine, la vallée en est pleine. Des coquelicots partout. C’est comme une saignée qui défie le fleuve de boue. Et quand l’aube point et que ses nappes de brume se déversent sur le fleuve, leur flamboyante couleur déteint sur tout le reste. La nébulosité. L’air orangé du ciel. L’horizon jaune pâle. Tout est teinté de ces fleurs nées de nulle part et de presque rien. (page 306)
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Emmy est le fruit improbable d’un vaurien et d’une femme aveugle. Elle n’est ni noire ni blanche. Ni femme ni enfant. Elle vient de quitter l’âge tendre et s’apprête à rejoindre les rives douces-amères de la féminité. Ses seins poussent à peine. Ses jambes sont des baguettes. Elle voudrait porter une robe rouge, comme elle, corsetée et légère, comme elle. Elle voudrait susciter autre chose que la rage et les coups de ceinture. Devenir quelqu’un. (page 59)
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Ce bâtiment est un monstre d’orgueil. Un bloc. Marbreux. Écrasant. Pensé pour réduire chacun de ses visiteurs. Pour accéder au bureau du chancelier, il faut emprunter une galerie deux fois plus longue que la galerie des Glaces, à Versailles. Son sol est en marbre poli, luisant, dépourvu du moindre tapis, de la moindre aspérité afin de rappeler aux visiteurs que tout équilibre reste instable, que le sol peut toujours se dérober sous les pieds du plus fort. Cette nouvelle chancellerie a été la grande œuvre de son bon ami Speer. Construite pour surpasser Notre-Dame de Paris, faire la nique à la belle cathédrale, et durer plus de mille ans. Elle se retrouve, désormais, sous le feu continu de la moitié des armées du monde, bien décidées à réduire en charpie le rêve de Speer et de son maître.
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Madame Cook, Madame Song, Madame Mag ou Madame Stroe, Memphis compte autant de lupanars que d’églises épiscopaliennes, catholiques, presbytériennes ou baptistes. Un lieu de culte par bordel. C’est un bon équilibre. Tout le monde y trouve son compte. (page 32)
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À Clonmel, au village, tout le monde savait que ces sociétés de bienfaisance étaient tenues par de bonnes âmes anglaises, de grandes dames, épouses ou filles de colons, qui étaient, justement, la cause de leur misère. Tout le monde en Irlande savait que ces généreux donateurs occupaient les plus belles vignes du sud-est, les meilleurs vergers de Dublin, jusqu'aux verts pâturages de l'île. Les vieux Anglais si bons n'avaient laissé aux Irlandais que le varech et la tourbe, et les sols amers sur lesquels ne poussait que la pomme de terre.
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La plus grande ville du monde est une Babylone à bout, traversée de mille langues, repue de tout ce que l’Empire ne peut plus absorber. Elle a le cœur des Tudors et se gave en avalant les faibles. Et quand elle n’en peut plus, elle les vomit plus loin et les laisse s’entasser dans ses faubourgs sinistres.
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Anne s’agenouille, les mains sur la fillette, avec l’envie de bastonner cette mère affreuse, cette sœur supérieure avec sa robe de serge, son voile et ses rangées de boutons de bois sur lesquels sont gravés un crâne et une paire d’os en croix. Comment peut-on porter la mort sur soi, autour du cou, en bandoulière ou en boutons ? La terre aspire déjà bien assez de morts comme ça. Anne ne comprend pas ces femmes qui s’appellent sœurs entre elles et qui se vouent tout entières à l’amour de Dieu le père pendant que les autres crèvent. Elle préfère ses filles qui se louent de la tête aux pieds à l’amour sans amour, pour tenter de vivre un peu.
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La femme noire et l’homme blanc. La petite fille métisse. La petite Emmy. Les petits enfants comme elle sont rares. Les Noirs les méprisent. Les Blancs les agonisent. Ils sont considérés comme le fruit d’une union séditieuse. (page 226)
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La mort dépouille les hommes de leur vie, pas de ce qu’ils ont été.
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Les terres alentour sont gorgées de bayous, d’entrelacs, de bras morts, de lagunes, de langues sablonneuses, de lais, de confluents, d’affluents asséchés, de chenaux anastomosés et d’arroyos récents… toute une polyphonie de mots qualifiant ce que l’eau peut faire à la terre, bien poreuse en surface et étanche par en dessous. (page 152)
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L’absence est un plan incliné qui pousse vers l’inconnu. À mi-chemin de la glissade, c’est encore un remords. Une fois ce point franchi, c’est l’amour ou le calvaire.
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Keathing maudit cette stupide fête nationale qui auréole l’Union et désole son pays, son Sud, avec ses usages et ses champs, dont il ne voudrait retenir que l’image parfaite du blanc du coton roi et des dos noirs qui le cueillent, comme le blanc des maisons et le noir des cahutes. Les planteurs. Les esclaves. Memphis est né ainsi. De cet antagonisme, dans l’effort et la sueur. Chacun avait son rôle. Chacun avait sa place. La ville a prospéré. Elle a pris de l’envergure depuis sa création cinquante ans plus tôt. Elle est devenue la capitale du coton d’Amérique. (page 43)
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"Ils ont du soleil plein le dos. Et le bruit de leurs pas pour seule compagnie."
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Le maire Flippin semble satisfait. La tempête est levée. Les opinions s’affrontent. L’orage menace et la foudre s’abattra si lui ne fait pas rempart. Il est bien comme les autres, comme ces politiciens qui font gronder le peuple. Il attise, il agace comme un paratonnerre, pour mieux s’ériger en sauveur. Le vrai pouvoir est là. Il focalise les espoirs et les haines. Il fixe tout.
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Mais, maman, l’oncle Adolf dit que…
— Il faut le laisser tranquille. Il est fatigué !
— … qu’on a perdu ! »
Magda pense qu’une mère doit rassurer ses petits. Les propos de sa fille sont hors-jeu. Elle rappelle que là-haut des hommes se battent pour eux, qu’ils vont bientôt sortir et que leur frère Harald, leur grand frère, va bientôt les sauver. Son fils lui manque tellement ! 
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Ce système est un mensonge. L'argent est un vampire sans maître, jamais rassasié.
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La technique est un tyran glacial plus vicieux que les tyrans de chair. La technique n'a pas d'âme. Elle n'a qu'un rendement coûte que coûte.
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Tu as changé quelque chose, Lydia ? Demande-t-il.
Je me sens regardée par toi et ça change beaucoup de choses.
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