Après je me suis consolée en disant que j’irais un jour à San Francisco, dans cette ville que je ne connaissais pas, je traverserais le Golden Gate pour tromper mes sensations, pour faire croire à mon corps que c’était celui de ma terre natale. Si un jour l’exil devenait vraiment insupportable, je serais capable sur ce pont américain d’imaginer une traversée istanbuliote, comme les amputés qui perçoivent encore des sensations émanant de la partie disparue de leur corps.