Des toiles presque effacées, comme des palimpsestes, comme des zones archéologiques de la vie, les traces d'une histoire, universelle ou personnelle, voilà comment je pourrais décrire l’œuvre d'Arie Mandelbaum. Mais ce livre n'est pas une monographie, c'est juste l'ensemble des visites d'un poète dans l'atelier :
Serge Meurant, nous délivre non pas une analyse objective de l'oeuvre d'Arie Mandelbaum, mais totalement subjective. On déambule avec lui dans l'atelier du peintre, en laissant vagabonder nos impressions. Les toiles d'Arie Mandelbaum rencontrent l'espace de l'atelier, la lumière, les fenêtres, le blanc, le silence, mais aussi l'Histoire, Kafka, Giacometti, et toute le monde de l'artiste, la vie, la mort... On respire, on ressent, on respire, et on s'imprègne de la même manière que le visiteur de l'atelier. Le noir et blanc des photo accentue ces impressions, ce sont toutes des photos d'ensemble, pas de reproductions ni de portraits, juste de l'ambiance.
La peinture de Mandelbaum est comme une inspiratrice, Serge Meurant nous en fait la démonstration, tantôt critique, tantôt poète, et je le trouve plus éclairé justement dans ce second rôle. Et nous sortons comblés de cette visite.
Petit défaut technique : C'est un tirage édité en numérique (petit tirage), c'est à dire non pas en impression offset mais en impression laser, et l'ancre noire en laser a tendance à rougeoyer dans les gris. C'est un peu dommage pour les photos qui auraient mérité un peu plus de douceur et de neutralité dans leur rendu. Il me semble que certaines sont imprimées en niveaux de gris et d'autres, comme dans le cahier central, en quadrichromie, il aurait fallu un peu plus d'homogénéité pour un résultat plus qualitatif.
Livre reçu dans le cadre de « Masse Critique », et si je n'ai pas l'habitude d'acheter un livre sur un artiste dont je ne connais pas l’œuvre, je dois avouer que l'expérience est plutôt enrichissante et je tiens donc à remercier Babelio et les éditions Esperluète pour ce bel envoi.
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Quelle découverte ! Je ne connaissais ni Serge Mesurant, l'auteur, ni Arié Mandelbaum, le peintre. Un voyage, presque immobile, dans un atelier peuplé de fantômes. Ainsi, le portrait de la mère de l'artiste, voilé.
Une envie d'en savoir plus sur ce peintre. De découvrir vraiment ses œuvres, puisque même les photos laissent planer le mystère.
Merci à Esperluete Éditions et à Babelio pour cette promenade statique. Très beau.
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Le mot de cette "critique" sera: découverte.
Découverte d'un écrivain, Serge Meurant.
Découverte d'un artiste-peintre, Arié Mandelbaum.
Découverte d'une maison d'éditions, Esperluète.
Le premier nous conte l’œuvre du second, nous fait pénétrer dans "l'antre de l'artiste" avec des mots parfaitement choisis... Nous déambulons avec lui dans l'atelier, observant minutieusement chaque détail, chaque objet, chaque tableau.
Nous pénétrons un endroit intime, fascinant pour tous ceux s'interrogeant sur le processus de création.
Un livre inattendu, vers lequel on ne se tournerait pas forcément, mais qui est une plongée passionnante dans les 50 ans de carrière de l'artiste.
Merci Babelio et merci aux éditions Esperluète pour ce bel ouvrage.
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