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Citation de Musa_aka_Cthulie


La septième exposition du mouvement Sécession se tint du 8 mars au 6 juin 1900. Klimt y exposait le Portrait de Sonja Knips, ainsi que des paysages comme Après la pluie ou Un matin sur l'étang. Mais le public viennois fut surtout invité à découvrir une première versoir de La Philosophie, tableau destiné à l'aula magna de l'Université et qui suscitait déjà beaucoup de commentaires.
Trente-cinq mille visiteurs se déplacèrent pour le voir. Un record ! On s'attendait à une œuvre édifiante, une représentation pseudo-historique dans le genre de L'École d'Athènes, de Raphaël, un grand tableau représentant Platon, Pythagore, Euclide devisant tranquillement sous le portique d'un temple grec. Bref, un monument à la gloire des vieux philosophes dont les éminents professeurs de l’Université assuraient brillamment la relève. Mais là, l'humanité impuissante semblait emportée dans un maelström sidéral, une cascade galactique où triomphaient la souffrance, l'inquiétude et la mort, balayée par un destin contre lequel il était inutile de se révolter, contre lequel la pensée humaine était impuissante. Un visage surgissait des étoiles. Autour de lui, s'accomplissait le cycle de la vie, de la naissance à la vieillesse et à la mort, en passant par les étreintes de l’amour ou, pour être plus précis : de la reproduction.En bas à gauche, une femme fixant le spectateur de ses yeux sombres représentait la connaissance. Mais où était la sagesse, l'enseignement salvateur de la pensée rationnelle dans tout ça ? Car voilà, à travers la représentation de la philosophie, les professeurs de l'Université entendaient voir célébrer la victoire de l’intelligence humaine - dont ils étaient les représentants sur terre, contre l'obscurantisme. Klimt ne prenait pas parti. Il laissait la question l'emporter sur la réponse, comme l'a écrit Werner Hofmann. Et, selon toute évidence, son œuvre remettait en cause la prétention des docteurs à percer les énigmes de l'univers.

Des sphères brillantes en nombre infini
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