RÊVES LÉGERS, NUIT CLAIRE
Extrait 1
Noix se fait vent et nous emmène au pays des Perses
Dans une nuit d’automne
Nous avons léché ta source au nombril
Un automne long comme la lune
Faudrait mettre genou à terre et attendre. Sinon, se retourner,
t’atteindre par notre nom, te laver de quatre eaux différentes,
te faire macérer dans quatre langues, chauffer nos poings à
ton haleine, impatienter nos yeux sur les flammes, en faire
des melons crus et haleter sous un jour en ruine
Les chiens trébuchent au crépuscule et vident notre sang sur
l’été. Un été sec. Une chair blanche. Blancheur de nos
demeures sans nuages qui ne peuvent se retrouver dans
le noir. Les noix enfourchent les chevaux, emportent notre
sommeil et le déposent en ton sein
Comme si tu avais lavé tes tresses
Dans ton sommeil
Éclaboussé de ton sang
Comme si tu avais coupé ta chair en deux