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Citations de Seyhmus Dagtekin (64)


Seyhmus Dagtekin
"L'écriture, l'art, consistent pour moi à embrasser l'être d'un même regard, du plus petit au plus grand, pour instaurer une autre façon d'être ensemble.
Sortir du rapport de force et de domination pour entrer dans un rapport d'amour où l'autre est la condition même de mon existence."

http://www.seyhmusdagtekin.fr/
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Seyhmus Dagtekin
Je voudrais qu’on rêve ensemble
Qu’on se réveille ensemble
Je voudrais qu’on attrape d’une même main
Qu’on entende d’une même oreille
Je voudrais te saluer de près
Ne jamais te perdre de loin
Je voudrais te voir par tous les moyens de la vision
Je voudrais que l’intérieur commence par toi
Que l’extérieur ne soit que toi
Je te voudrais dans la volonté et dans ce qui la dépasse
/
Je me voudrais ce qui court vers toi
Ce qui s’anéantit et retrouve vie en toi
Sans que tu ne diminues en rien
Je me voudrais ailes déployées
Corps qu’aucune aile ne peut porter
Je te voudrais destination de toute lettre
Source de tout mot
Je te voudrais champ et chambre
Terre et arbre, iris et son regard
Comme si ta vie était l’envers de la mienne
Et qu’elle serait balayée par le même souffle
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T’attendre comme pierre, lumière qui s’y reflète
T’attendre comme corps qui se rêve pierre
Porte qui s’imagine lumière
T’attendre comme linceul qui se croit rivière
Brique qui se prend pour rêve où tu dessines une étoile
Et t’effaces par le bout de mes doigts
Tu es loin. Je ne suis eau ni vent
Je ne suis feuille ni terre
Je ne sais franchir distance ni obstacle
Je reste emprisonné dans le mot, clôturé dans le corps
Tu n’es mot ni corps
Tu restes extérieure à l’eau, hors de portée du vent
Tu restes insensible à la feuille, à la terre
Tu es si près et moi si loin
Alors que je ne sais par quelle bouche je parle
Dans quel corps je disparaîtrais
La mort ne t’offrira pas plus de porte que le jour
Tu resteras inassouvie, vide dans le trépas
Alors que chacun aura sa maison dans notre monde
Chacun sa parcelle du monde dans notre maison
Que ferais-je d’un poème qui ne parle pas au cœur de l’être
N’y dit pas la vérité du temps
Ne devient pas son reflet
Ne réinvente pas mon cœur dans le cœur de l’être
N’y transforme pas les paroles en simplicité et beauté
Des faunes et flores
/
Pour retrouver le dépouillement de l’oiseau
À l’heure de l’envol
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Je lance mes bras dans les airs pour m'agripper à ta voix
J'abandonne tes yeux sur les taches blanches des falaises
La terre se fend sous mes pieds
Mes larmes débordent et emportent tes yeux, O père!

Je t'avais dit de ne pas faire ce pas
De ne pas faire ces trois pas vers cette sépulture
Ta bouche se tordra
Tes yeux se mettront de travers
Tes mains dessécheront sur place
Tes pieds ne te porteront plus au-delà de cette limite

Mais tu es lourd, lisse d'oreille
La parole ne peut s'y accrocher
Tu prends ta tête sur cette rive et l'emmènes sur celle des morts
Tu brises ton souffle sous les nuages
Tu te lèves, tu secoues ta croupe
et t'en vas
Sans sortie ni porte


Les Passages de la Lune
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Écoute le son devenir clé…



Écoute le son devenir clé et ouvrir les champs
Les vagues devenir pulsations et ranimer les ailes
Ecoute le son devenir abeille et voler de feuille en feuille
De toux en frémissements
Devenir main qui cueillera douilles et pétales
Mettra feu aux ailes et feuilles
Écoute les flots devenir sillons dans la terre

Regarde papillonner les sons dans l’espace de ta bouche
Les bulles éclater été devenir barques sur les vagues
Les barques devenir nids, les nids devenir gorges
Et pousser chants et charmes à ton passage
Ecoute le son devenir étreinte, devenir caresses
Et se laisser glisser loin de ta peau
Comme les olives qui gonflent
et disparaissent
sans avoir savouré la proximité de ta peau
Ces bulles qui enlèvent les fourmis
dérobent les épines aux roses sur leur passage
Qui fixent de leur regard les épines et les roses
Jusqu’à la disparition des paupières
Jusqu’à la dilution des épines dans le regard
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Je me faufilerai entre sang et neige
Je remplirai mes paumes de chants
Secouerai la terre de ma langue
et refermerai mes dents sur les jambes fragiles des sauterelles
Pour y redessiner nos mots

Les Funérailles du Matin
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Ainsi font les autres, ils viennent vite et repartent vite
Ils fixent un point et avancent
Je reste à la place qu'ils ont quittée
Sous leurs yeux, je me charge de la vue des autres qui prennent place et s'en vont à leur tout
On ne sait quel vent sort de quelle bouche
Quel vent ils fixent et par quelle foulée ils nous remplacent

A travers Ongles et Racines
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Seyhmus Dagtekin
Juste un pont donnant sur une pépinière que tu mâchouilleras,
même si tu sais que, sans feu, il n’y aura ni fumée ni amour
à faire surface
ne faisant que rester à la surface
ne faisant que brouiller les surfaces
où on aurait pu se mirer
pour y trouver éclosion
et viatique.
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Seyhmus Dagtekin
VILLE SE DÉGUISERA…


Extrait 3

Ville se fardera en champ
qui coupe ses ailes
pour ne plus avoir à voler
elle se révèlera faim
se révèlera       soif
qui n’a plus à se dire ni rêve
ni           sommeil
au pied de nos belles montagnes

Phœnix, Cahiers littéraires internationaux, numéro 26, Été 2017
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C’est ça, je me disais, l’amour, c’est ça
aller chercher l’autre dans ses déchets
père soufflant sur chats et braises
pour des cris qui viendront longtemps après.
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Tu changes de main
Tu changes la peau de ta main
Les formes de ta main
Les bruits de ta main
Les bruits de ta main
Le poids de ta main
Les eaux de ta main
Et qu'en gardes-tu
Sans nous avertir de ta disparition
Sans te vêtir d'aucune peau
Soudée à nos corps
A une démence près.
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De quel nom fredonnerons-nous l'image
Le verbe de l'image
L'image de votre nom sans verbe
De votre nom nomade
Sans image
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II ‒ Le versant obscur des corbeaux


La folie comme une avalanche de voyelles
dans le regard

C'est tout un poème cette chose navrante
qui glisse à la surface des choses
Qui ne colle pas
Qui ne roule pas
Qui ne mord pas
Cette chose glissante qui fait nid dans toute chose
Cette armure des récifs
Cette endurance des vestiges
Ce cœur de l'à-côté des choses

p.23
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C’est parce qu’il y avait la continuité des gouttes que les premières gouttes ne se perdaient pas, devenaient sources, ruisseaux, fleuves et poursuivaient leur traversée pour rejoindre le lieu de rendez vous de toute eau. Il en allait de même pour la goutte qu’était un homme. Seul, il serait désorienté, perdu et sècherait sur place, succombant aux faiblesses de sa nature. Ce n’est qu’au prix de ses retrouvailles avec ses semblables que sa vie pouvait continuer dans des maisons, des villages, des villes, et qu’il pouvait accomplir sa traversée.

Et à l'ombre d'un de ces arbres, je commençai, sous la surveillance de mes deux tuteurs comme deux anges à emplir de petits cailloux les premières lettres tracées au sol par le maître. Lettres qui, dans le même mouvement, par cette même tracée, me liaient à la terre, à l'arbre, à son ombre et au vacarme, aux engins, à la source du vacarme qui les avait précédées. Lettres que je ne finis pas de visiter, de l'ombre de ces arbres aux artères qui peuplent mon présent, bouche pleine de cailloux, doigts mêlés à la poussière. Traces que je remplis de lettres avec le loup, la lune, la chèvre, sous des cieux changeants, en passant d'une langue à l'autre, d'un alphabet à l'autre, comme on changerait de monture en cours de route, pour remonter la nuit, à la source.
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Vas-y, bouge-toi dans ce pays des clos
Face à la variété de tes douleurs
Qui passent sous les ponts bordant les collines
Boisées d'arbres et de couleurs
Vas-y, boulange ta pâte
Boulange ton pays d'orangers avec ce pays de collines.
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Ces yeux tristes et nus face à l'inachevé du regard
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Seyhmus Dagtekin
Tu es l'essence même de ma chair.

A qui ai-je-volé ce chant, à qui ai-je coupé la route
Ce fou partira comme un doux feu dans la forêt
Rumeur, rumeur as-tu dit
Est-ce une autre manière de propager le trépas
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Le rire viendra comme une décharge de sable/dans tes semelle.

L'écriture, l'art, consistent pour moi à embrasser l'être d'un même regard, du plus petit au plus grand, pour instaurer une autre façon d'être ensemble. Sortir du rapport de force et de domination pour entrer dans un rapport d'amour où l'autre est la condition même de mon existence...

Le poète, c'est comme un animal aux aguets. Donc, être poète, c'est être éveillé au monde.
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II ‒ Le versant obscur des corbeaux


Écoute la complainte imaginaires
Le silence des mots mâchés dans tes rêves de revenant
Écoute la complainte monter des profondeurs
de leurs museaux
Rejaillissent les corbeaux sur la lumière du temps
comme des rêves voletant dans le ciel
de ses enfances hachurées
Sourde vengeance
La dense poussière de nos visages
Écoute la complainte comme un dieu surnageant
sur les charniers de nos rêves

p.21
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Je ne m'étais jamais vu affublé d'un visage
qui ne se ressemblait pas
de ces ressemblances que je n'osais admettre
et qui me multipliaient
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