Citations de Shannon Delany (24)
- As-tu déjà eu peur quand tu étais petite? demanda Pietr.
- De quoi?
- Du monstre sous ton lit?
- Tu n'es pas un monstre, Pietr, le réprimandai-je.
- S'il utilise ses yeux, pourquoi est-elle ici? ronchonna un homme.
La question fit le tour de du groupe, prenant de l'ampleur jusqu'à ce que Pietr frappe son poing sur la table.
- Elle est un atout beaucoup plus qu'un handicap.
- Mon cul..., murmura le même homme, une fraction de seconde avant que Pietr le propulse au sol d'un coup de poing.
S'inclinant par-dessus l'homme, Pietr grogna.
- Son habileté avec une arme sauvera peut-être ton cul.
Je fermai la porte derrière moi, parcourant le couloir menant
tout droit vers l’enfer. Le couloir brillait étrangement dans
la lumière du matin. Dehors, le vent rugissait et jetait un
kaléidoscope de feuilles mortes contre les grandes fenêtres.
J’étais certaine que la personne qui m’avait convoquée avait
de très bonnes intentions, mais cela ne faisait qu’accentuer
la douleur lancinante qui tenaillait mon ventre. Ne disaiton
pas que les chemins de l’enfer ouvraient la voie à de
bonnes intentions ?
Il s'avança et retira quelque chose de mes cheveux.
- Qu'est-ce? s'exclama-t-il en tenant la feuille morte devant moi.
- J'ai dû la ramasser en me roulant avec Alexi dans la cour arrière, expliquai-je avant de cligner des yeux et de le regarder. C'est mal sorti.
Il hocha la tête, les sourcils interrogateurs. Attendant.
- J'essaie d'apprendre quelque trucs de ton frère plus expérimenté afin d'être prête pour notre événement important.
Son expression ne changea pas.
- Ouais. Pas vraiment mieux? dis-je en riant.
«Notre événement important» pouvait vouloir dire deux choses totalement différentes pour Pietr.
- Laisse-moi t'expliquer cela d'autres manières qui pourraient t'induire en erreur : Alexi m'enseigne des manœuvres. Il a tenté de me choper. Il m'a fait prendre des positions que je n'avais jamais essayées..., lâchai-je en ricanant, ne pouvant pas m'en empêcher.
Un muscle près de l’œil de Pietr se mit à tressauter.
- Il m'enseigne à me battre! m'esclaffai-je en agrippant ses poignets.
Il déposa le pendentif dans le mortier et les donna, avec le pilon, à Pietr.
- Vas-y. Tu lui a déjà brisé le cœur. Cette fois-ci, fais le pour une bonne raison.
M. Belden sortit de sa classe de cours, furieux.
- La cloche des retardataires dans trois...
Je courus jusqu'à la porte...
- Deux...
... glissai sur le plancher...
- Un...
... et m'assit sur le siège à côté de celui de Pietr.
La cloche sonna. M. Belden flaqua une feuille rose sur mon bureau.
- Retenue, déclara-t-il.
- Quoi? Je suis arrivée à temps...
- En courant dans le couloir.
- C'est absolument injuste, murmura Pietr.
- Qu'est-ce que c'était, monsieur Rusakova? demanda M. Belden.
Pietr prit une pause et se décida.
- C'est injuste. C'est absolument nul.
Une nouvelle feuille rose apparut.
M. Belden semblait très satisfait.
Mais Pietr le fut encore plus.
La voix profonde et éraillée, il se confessa.
- Tu me tues.
- Quoi? Comment?
- Chaque fois que nous nous touchons... chaque fois que je te sens... ou vois ou t'entends draguer... je veux juste...
- Quoi?
Il détourna le regard.
- Que veux-tu Pietr?
- Je te veux.
- Quoi? Ohhh.
Quelque chose poussait de l’autre côté des portes et les
secouait a fin de les faire b ouger. La c réature reniflait l’air
comme un chien qui cherche une piste. Son museau, presque
aussi gros que ma main et aussi noir que l’ombre que projetait
son corps, s’enfonça entre les portes, ses narines
se dilatant pour aspirer nos odeurs. Je n’apercevais qu’un
peu de fourrure rougeâtre. Les chiens s’éloignèrent de moi,
la queue basse et le corps tremblant, tandis que je brandissais
la fourche.
Mais ce qui son était encore plus terrifiant que l’énorme
museau (je m’aperçus qu’il se trouvait à la hauteur de ma poitrine),
c’était la rangée de dents visibles entre les lèvres sombres
et épaisses. Longues et irrégulières, elles ne laissaient
aucun doute qu’elles étaient conçues pour déchiqueter.
J'enroulai mes bras autour de son cou, m'embrasant à chaque endroit où nos corps se touchaient, et je l'attirai plus près afin de l'embrasser, fondant près de lui.
Il m'embrassa avec ses lèvres qui menaçaient de brûler les miennnes.
Il me pousse vers un tronc d'arbre, continuant à m'embrasser, ses lèvres attentionnés remplies d'un étrange désespoir. Puis, il se détacha de mon étreinte et me regarda intensément.
- As-tu confiance en moi, Jess? m'implora-t-il une dernière fois, la voix anormalement rauque.
- oui, insistai-je.
- Max a des relations sexuelles avec des partenaires multiples !
Oh. Merde.
Mère regarda Max, les yeux étincelants.
-Le rythme cardiaque est élevé, cracha encore une fois le haut-parleur.
Max pâlit d'une teinte. Non. De trois teintes.
- Mère, je...
Il tomba sur le sol, le ventre en l'air, et couvrit ses yeux de ses bras. Il gémit.
- Maximilian ?
- Mère, ce n'est pas vrai, dit-il en soupirant.
Puis, il me lança un regard.
- Pas depuis Paris, nuança-t-il doucement.
- Quoi ? nous exclamâmes Pietr, Cat, Alexi et moi à l'unisson.
Max se concentra sur moi.
- Les choses que tu supposes, riposta-il en gloussant. J'ai une réputation, confirma-t-il. Une très saine réputation.
Sa mère grogna.
- Mais je ne fais que draguer ! protesta-t-il.
- Continuellement, geignis-je.
- Et tu embrasses, lui rappela Cat.
Il haussa les épaules.
- Et tu tripotes, ajouta Piet.
Max revint dans le vestibule, à la recherche de quelque chose d'autre. Son nez se plissa.
-Dégueu.
J'acquiesçai.
-Indéniablement irritant. Cela...
-Sent comme la cuisine de Cat, conclut Max.
-Très gentil, Maximilian, se renfrogna Cat. Je ne me souviens pas que tu te sois plaint lorsque tu léchais le plat de pain de viande.
-Ce n'était que de la pure légitime défense. Si je ne l'avais pas mangé, il m'aurait attaqué, protesta-t-il.
- Je suis désolée, mais bien que Pietr soit pénible parfois et même si nous nous disputons, il est ma lumière et toute ma putain de vie. Et en ce moment? Tu essaies de foutre en l'air ma lumière. Allons-y.
J'observai la flaque rouge qui grandissait dans le plat de mon coude.
- Et le sang humain ne...
Ma grommela et Pietr gloussa.
- Jessie, me gronda Cat. Nous ne sommes pas des requins. Ni des vampires, ajoute-t-elle avec mélancolie. Le sang humain ne nous fait pas réagir.
- Beaucoup trop contaminé de produits chimiques et d'agents de conservation, chuchota Pietr. Ce n'est attirant que s'il est mêlé à des substances vers lesquelles un oborot est très attiré...
- Ou dépendant, ajouta Cat. Héroïne, méthamphétamine, cocaïne...
- Pizza, murmura Max, m'examinant d'une manière diabolique. Qu'as-tu mangé aujourd'hui, Jessie? grogna-t-il en se léchant les lèvres.
- Tu es tellement pénible, soufflai-je.
- Tu affirme une évidence, remarqua Pietr.
- Hé, criai-je à Max. Est-ce qu'Amy a recommencé à dessiner?
- Da. Mais elle me tuerait si je vous montrais ses dessins. La plupart sont des nus, expliqua-t-il en bombant le torse, de moi.
- Menteur, dis-je, sachant qu'il inventait. Sur quoi travaille-t-elle vraiment?
- Moi, déclara-t-il e remuant ses sourcils. Presque autant que je la travaille, termina-t-il avec un clin d’œil espiègle.
- Le sang coule plus rapidement, s'étonna Pietr, s'inclinant vers mon bras pour regarder.
- C'est parce que ton frère m'exaspère, grognai-je.
- Je peux te montrer un dessin que j'ai fait d'elle..., dit Max en sortant une feuille du cahier et en la tenant fièrement.
Un bonhomme allumette avec un gribouillage de cheveux rouges et des seins me regardait en souriant.
- Max! dis-je brusquement.
Il rangea le dessin en haussant les épaules.
- Ouais. Elle a dit : « plus de feuilles pour toi!»
- Il y a suffisamment de sang, annonça Pietr.
Cat me fit un bandage.
- J'ai été heureux d'accélérer le processus, me taquina Max en me donnant un rapide baiser sur le front avant de retourner vers Amy.
- Eh bien, qu'est-ce que cela dit? demandai-je. En traduction, spécifiai-je avant qu'il n'ouvre la bouche. Sérieusement. Le russe est charmant, mais tu pourrais aussi bien me parler en chinois.
Alexi soupira.
- Je croyais que Pietr t'enseignait le russe.
Je rougis et Cat gloussa.
- Rien n'ayant un lien avec des réactions chimiques, expliquai-je, réfléchissant un instant. Ou peut-être que oui, finis-je en râlant.
Pietr grogna.
L’étendue de lumière blanche artificielle que faisait le
projecteur de la cour entre la première écurie et la maison
s’ouvrait comme une large cicatrice devant moi. Jamais elle
ne m’avait paru aussi laide et nue — ou si grande. La brise
fraîche de la nuit me fit parvenir le faible son du téléviseur.
Papa regardait des reprises de cette folle émission de vidéos.
Pourrait-il nous entendre par-dessus le son du téléviseur, si
nous avions besoin d’aide ? La réponse me frappa comme
une pierre s’enfonçant dans mon ventre, tandis que le rire
de papa ponctuait l’air soudainement calme et qu’il montait
le volume du téléviseur.
Je baissai les yeux vers les chiens. Merde. J’étais seule
avec les deux idiots du village comme aide.
-Chienne.
-Bâtard manipulateur, lui répondit Cat.
Derek haussa les épaules comme pour dire ''touché''.
-Désolé, Jessie. Est-ce que ça va?
-Oui, je vais bien, insistais-je. Pourquoi tout le monde se préoccupe-t-il de moi? Demandez à Alexi comment il va.
Alexi inclina la tête en détournant le regard.
-Il faudrait que cela nous intéresse pour le lui demander. (...)
En me retournant, je le surpris le nez enfoui dans la fourrure de Victoria. Je soulevai un sourcil.
-Est-ce qu'elle sent suffisamment bon pour la manger?
Il gloussa, mal à l'aise. (...)
M. Belden sortit de la salle de cours, furieux.
-La cloche des retardataires dans trois...
Je courus jusqu'à la porte...
-Deux...
...glissant sur le plancher...
-Un...
...et m'assis sur le siège à côté de Pietr.
La cloche sonna. M. Belden flanqua un feuille rose sur mon bureau.
-Retenue, déclara-t-il.
-Quoi? Je suis arrivée à temps...
-En courant dans le couloir.
Je fermai Skype et ouvris Google. Je fis une recherche en écrivant (Train + littérature + russe + symbolisme) Des références à Anna Karénine. Zut. Il fallait vraiment que je lise ce livre, un jour.