Après avoir mis en évidence tous ces arguments irréfutables, une question nous vient à l’esprit : que se passerait-il si l’on faisait abstraction de tous ces arguments en prenant l’initiative de demander aux gens de « se libérer » de ces écoles afin de se livrer au « spacieux » domaine de l’ijtihâd ?
La réponse à cette interrogation ne peut que suivre la logique de cette même question : que se passerait-il si l’on demandait aux gens de compter sur eux-mêmes et d’arrêter d’avoir recours aux architectes et aux ingénieurs civils, d’arrêter de consulter leurs médecins et leurs prescriptions, d’écouter leurs patrons quoique plus compétents ? Que se passerait-il si l’on arrivait à convaincre tout le monde de se passer de ces services et de compter tout simplement sur eux-mêmes, en recourant uniquement à leurs propres efforts personnels ; que se passerait-il s’ils nous croyaient vraiment et commençaient à s’y prendre ainsi ?
Ce qui se passerait sans aucun doute est la chose suivante : l’anarchie régnerait et détruirait tous les édifices de la civilisation et de l’humanité. (pp. 113-114)
Lorsque le cœur s’attache aux désirs terrestres, il ne trouve pas la force de s’en défaire. Or, si l’Homme ne lutte plus contre soi dans le but de s’affranchir de cet attachement, il en découle toutes sortes de maladies du cœur : ces maladies sont les plus dangereux fléaux dans la vie des musulmans.
Le cœur est éprouvé par l’orgueil, la jalousie, l’ostentation, la fatuité et toutes les sortes de haines et de rancunes ; l’avarice y domine alors et il renonce peu à peu à l’au-delà et à sa rétribution ; puis la peur du châtiment de Dieu s’affaiblit en lui et la lutte contre soi, qui concourait à l’affranchir du bas-monde et à triompher de l’emprise de ses attraits, s’y transforme en compétition effrénée pour le posséder davantage.