Ce livre est un indispensable pour tout musulman se posant des questions sur le fait de suivre une école juridique.
L'auteur démontre que, contrairement à ce que prétende les wahhabites, le suivi d'une des quatre écoles de fiqh est une obligation pour tout musulman n'ayant pas atteint le degré de l'ijtihad absolu (mutlaq), c'est-à-dire pour tous les musulmans contemporains. Tout en insistant sur le fait qu'il est tout aussi bien autorisé de suivre une seule école toute sa vie, comme il est possible d'en changer suivant le contexte.
La traduction est de bonne facture, cependant petit bémol pour l'édition car certains commentaires du traducteur ont été incorporés dans le texte traduit, rendant difficile de savoir qui parle, entre l'auteur et le traducteur.
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Après avoir mis en évidence tous ces arguments irréfutables, une question nous vient à l’esprit : que se passerait-il si l’on faisait abstraction de tous ces arguments en prenant l’initiative de demander aux gens de « se libérer » de ces écoles afin de se livrer au « spacieux » domaine de l’ijtihâd ?
La réponse à cette interrogation ne peut que suivre la logique de cette même question : que se passerait-il si l’on demandait aux gens de compter sur eux-mêmes et d’arrêter d’avoir recours aux architectes et aux ingénieurs civils, d’arrêter de consulter leurs médecins et leurs prescriptions, d’écouter leurs patrons quoique plus compétents ? Que se passerait-il si l’on arrivait à convaincre tout le monde de se passer de ces services et de compter tout simplement sur eux-mêmes, en recourant uniquement à leurs propres efforts personnels ; que se passerait-il s’ils nous croyaient vraiment et commençaient à s’y prendre ainsi ?
Ce qui se passerait sans aucun doute est la chose suivante : l’anarchie régnerait et détruirait tous les édifices de la civilisation et de l’humanité. (pp. 113-114)