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Citation de Charybde2


Le chalet de vacances des Allison, situé à dix kilomètres du bourg le plus proche, se dressait joliment à flanc de colline ; sur trois côtés, le regard embrassait un paysage d’arbres et d’herbes ondoyant dans la brise, qui, même au milieu de l’été, était rarement touché par la sécheresse. Le quatrième côté faisait face au lac et à son ponton de bois que les Allison devaient sans cesse réparer, et la vue était tout aussi belle depuis la galerie ou sur l’escalier de bois par lequel on descendait au bord de l’eau. Les Allison adoraient leur petit chalet, ils se réjouissaient d’y arriver au début de l’été et détestaient en partir à l’automne, mais ils ne s’étaient pas souciés de le rendre plus confortable, considérant le chalet lui-même et le lac comme un ajout à leur confort amplement suffisant pour le temps qu’il leur restait à vivre. Le chalet n’avait ni chauffage ni eau, excepté les précaires réserves de la citerne que l’on tirait à la pompe dans le jardin de derrière, ni électricité. Pendant dix-sept étés, Janet Allison avait cuisiné sur un poêle à pétrole et fait chauffer toute l’eau qu’ils utilisaient ; Robert Allison charriait quotidiennement des seaux remplis à la pompe et lisait son journal le soir à la lumière d’une lampe à pétrole ; et, bien que tous deux soient habitués à une hygiène citadine, ils avaient accepté leurs toilettes extérieures avec flegme et simplicité. Les deux premières années, ils avaient écumé toutes les plaisanteries possibles à propos de ces lieux d’aisance. À présent qu’ils ne recevaient plus guère d’invités et n’avaient personne à impressionner, ils se contentaient de passer leur été avec un sentiment de paisible sécurité, auquel les toilettes, autant que la pompe et le pétrole, apportaient une indéfinissable contribution. (« Les vacanciers », 1950)
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