La lumière du soleil filtre à travers les branches et tombe sur Chanda Devi, créant des motifs géographiques sur sa peau. Sur son bras, il repère une crête montagneuse. Sur ses pieds, une rivière. Sa gorge, une cascade tumultueuse créée par ses cheveux. Bientôt, le soleil se déplacera vers l'ouest, noyant toutes les rivières, les crêtes, les montagnes et les cas cades de son corps dans l'obscurité. La soirée arrivera à son terme. La seule façon de la retrouver sera de suivre le parcours du soleil, de revivre sans cesse son coucher dans les topographies de différentes longitudes et latitudes, dans les steppes mongoles, les cols venteux de l'Hindou Kouch, les dunes de sable du Kalahari, les îles crétoises, la Forêt noire allemande et les fjords norvégiens. Au moment où Girija Prasad arrive dans les Hautes Terres d'Écosse, il est distrait par un souvenir. Dans l'humidité des tropiques, il rêve de neige. (p. 54-55)