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Citation de Charybde2


« Fritz Baumann, bonjour », dit le collègue venu nous accueillir à la loge du portier. Il serre la main à tout le monde, tout en semblant mémoriser nos noms. Ce type décontracté, aux yeux bleu clair intelligents et aux cheveux blonds presque blancs qui vont bientôt réussir à l’être, a d’ailleurs une tête à ne rien oublier. Il prête attention à tout, car tout est essentiel.
Après nous avoir salués, il met les mains dans ses poches de pantalon, recule d’un pas et nous dévisage. C’est un peu désagréable pour nous, mais je comprends qu’il le fasse. Parfois, j’aimerais bien me comporter comme lui : commencer par me faire tranquillement une idée des nouvelles têtes, même si ça les surprend un peu. N’empêche que je supporte plutôt mal ces regards à la comme-c’est-bizarre.
Baumann non, on dirait.
Il finit par cesser de nous dévisager.
Nous enlevons nos blousons et manteaux. Il fait tiède à Brême, l’air y est plus doux qu’à Hambourg, ce qui m’étonne un peu.
Baumann demande : « Alors ? » C’est toujours une bonne question.
Stepanovic remet sa chemise dans son pantalon, d’où elle était à moitié sortie pendant le trajet : « Nous devons annoncer aux Saroukhan qu’un membre de leur famille est mort, ça ne va sans doute pas être très facile. Ou peut-on aller sonner chez eux sans problème ?
– Bien sûr que vous pouvez y aller. Sauf que personne ne vous laissera entrer. Mais je vous ferai accompagner par quelqu’un qui vous servira d’ouvre-porte. »
J’observe avec intérêt les mâles alpha se flairer. C’est comme à chaque fois : quand Stepanovic tombe sur un autre chef de tribu, il le scanne, cordialement mais avec acuité.
Baumann le scanne à son tour.
« Nouri Saroukhan. »
Stepanovic opine du chef.
« Autant que je sache, il ne faisait plus partie de la famille. »
Stepanovic hausse les sourcils, on ouvre grand la bouche, intérieurement.
« Je vais y revenir. »
On referme la bouche.
Rocktäschel intervient : « Faut quand même qu’on leur annonce le décès. » Baumann le regarde dans les yeux. « Votre visage me dit quelque chose. »
Rocktäschel redresse son dos ou plutôt son armure.
« Lennart Rocktäschel. Mon père était un collègue à vous. »
Tressaillement sur le front de Baumann puis autour de sa bouche. Il se dirige vers Rocktäschel, lui pose la main droite sur l’épaule avant de se tourner vers nous.
« Venez dans mon bureau. Et appelez un hôtel. Vous allez devoir rester quelques jours. »
Lindner sort son téléphone pour chercher des chambres disponibles.
Rocktäschel déclare qu’il dormira chez sa mère. C’est sûrement génial de dormir chez maman.
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