quand un homme meurt, quand pour lui le temps s'est arrêté, sa vie se caille en un seul bloc où les années se superposent et se chevauchent ; ainsi se coagulaient derrière moi en une masse indistincte tous les moments passés : joie, larmes, colère, deuil, triomphe, horreur. La guerre était finie : elle nous restait sur les bras comme un grand cadavre encombrant, et il n'y avait nulle place au monde où l'enterrer.