Je m’efforçais de venir à bout de la honte, de la flageller, jusqu’à ce qu’elle s’échappe en un vomissement sanguinolent où surnageait du pain français cuit au beurre avec des lambeaux de ma honte, des fœtus avortés que je jetais dans la cuvette des WC, parmi les saucisses et le suc gastrique qui dissout tout.
Ma honte n’était même pas comme celle que procure une maladie grave, dans laquelle on peut se complaire et se mortifier. Inavouable, ma honte devenait inachevée, difforme, rachitique, quelque chose d’insaisissable, même en essayant de rationner mon alimentation.