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Citation de sonatem


La fleur de la faïence
     
La pluie de lumière
s'infiltrant à travers le grillage du long couloir
lavait une fleur murale sur la faïence.
La tige de cette fleur comme un serpent noir
s'animait dans une danse douce et tendre,
comme si la substance brûlante de la danse
était versée dans sa gorge.
La fleur de la faïence était vivante
dans un monde mystérieux,
le monde infini du bleu.
     
Enfant,
partout où je cherchais au hasard
quelque chose d'inconnu
sur la courbe du plafond des terrasses,
sur les vitraux des fenêtres
ou parmi les taches sur les murs,
je voyais un semblable de cette fleur
et chaque fois que je voulais la cueillir
mon rêve se brisait.

Mon regard était attiré
par la texture noire de la tige
et je sentais la chaleur de ses veines :
toute ma vie était versée
dans la gorge de la fleur de la faïence.
Elle vivait une autre vie.
     
Elle qui avait poussé
sur la terre de tous mes rêves,
connaissait-elle l'enfant d'autrefois,
où était-ce moi seul qui était entré en elle
et perdu en elle?
     
Mon regard se fixait sur la peau fragile de la tige.
Il ne pouvait que s'accrocher à la tige.
Comment pouvais-je cueillir une fleur
qu'un songe faisait périr?
La main de mon ombre s'approcha de la fleur.
Le coeur bleu de la faïence se mit à battre.
La pluie de lumières s'arrêta : mon rêve s'effeuilla.
     
     
Livre II : « La Vie des rêves », traduit du persan par Jâlal Alavinia - pp. 53-54
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