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EAN : 9782916012018
141 pages
Lettres Persanes (01/02/2005)
4.5/5   3 notes
Résumé :
Ce volume, nouvelle édition d’un ouvrage déjà publié en 2005, revue et augmentée, comprend une sélection plus importante tirée de huit recueils de la poésie de Sohrab Sepehri. Un grand nombre de ses poèmes inspirés par Rûmî ainsi que ses écrits et ses peintures sont publiés par nos soins en 2009, intitulé L’Orient du chagrin.
Ces deux volumes sont destinés à faire connaître les dimensions multiples de l’univers de Sohrab Sepehri, l’un des artistes les plus ér... >Voir plus
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
La fleur de la faïence
     
La pluie de lumière
s'infiltrant à travers le grillage du long couloir
lavait une fleur murale sur la faïence.
La tige de cette fleur comme un serpent noir
s'animait dans une danse douce et tendre,
comme si la substance brûlante de la danse
était versée dans sa gorge.
La fleur de la faïence était vivante
dans un monde mystérieux,
le monde infini du bleu.
     
Enfant,
partout où je cherchais au hasard
quelque chose d'inconnu
sur la courbe du plafond des terrasses,
sur les vitraux des fenêtres
ou parmi les taches sur les murs,
je voyais un semblable de cette fleur
et chaque fois que je voulais la cueillir
mon rêve se brisait.

Mon regard était attiré
par la texture noire de la tige
et je sentais la chaleur de ses veines :
toute ma vie était versée
dans la gorge de la fleur de la faïence.
Elle vivait une autre vie.
     
Elle qui avait poussé
sur la terre de tous mes rêves,
connaissait-elle l'enfant d'autrefois,
où était-ce moi seul qui était entré en elle
et perdu en elle?
     
Mon regard se fixait sur la peau fragile de la tige.
Il ne pouvait que s'accrocher à la tige.
Comment pouvais-je cueillir une fleur
qu'un songe faisait périr?
La main de mon ombre s'approcha de la fleur.
Le coeur bleu de la faïence se mit à battre.
La pluie de lumières s'arrêta : mon rêve s'effeuilla.
     
     
Livre II : « La Vie des rêves », traduit du persan par Jâlal Alavinia - pp. 53-54
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La nuit de l'harmonie
     
Les lèvres tremblent, la nuit palpite,
la forêt respire, que crains-tu?
Promène-moi dans la nuit de tes bras!
Je touche tes doigts nocturnes,
et le vent défeuille le coquelicot lointain.
Tu regardes le toit de la forêt : les étoiles
se précipitent dans l'eau de tes yeux.
Sans larmes, tes yeux sont inachevés,
et l'humidité de la forêt est insuffisante.
Tu ouvres tes bras, le noeud de l'obscurité se défait.
Tu souris et le fil du mystère tremble.
Tu regardes et la plénitude de ton visage surprend!
Suivons la route de l'union.
Les reptiles dorment. La porte de l'éternité s'ouvre.
Ensoleillons!
Laissons les yeux,
car le clair de lune de la familiarité a brillé.
Oublions les lèvres, car la voix est inopportune.
Abreuvons de notre source le rêve des arbres,
car la splendeur de croître nous traverse.
Le vent souffle, la nuit cesse de couler,
la forêt cesse de palpiter.
Nous nous entendons
le jaillissement de la larme d'harmonie,
et la sève des plantes coule vers l'éternité.
     
     
Livre III : « Avalanche du soleil », traduit du persan par Jâlal Alavinia - p. 86
(Note : "Ensoleillons" traduit âftâbi chodan, qui peut signifier ensoleiller et se manifester).
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