Le plus gros tracas dans une grande ville, c’est le logement. Au début, j’ai expérimenté les goshiwon*, avant de me dégoter, grâce à l’argent économisé en travaillant pour la maison d’édition, une pièce indépendante avec toilettes au rez-de-chaussée d’un immeuble, en fait en demi-sous-sol. Dans cette banlieue de Séoul, je constate que de nombreux jeunes vivent dans les mêmes conditions que moi. Ils se terrent comme de petits mammifères apeurés, encerclés par les fauves de la jungle, constamment maintenus en alerte par un flair développé.
*minuscules chambres occupées à l’origine par les candidats aux concours de la fonction publique, devenues ensuite des logements bon marché pour les étudiants.