AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de MaxSco


Article d'Emile Zola, Figaro 24/11/1888

Mon inquiétude unique devant le journalisme actuel, c'est l'état de surexcitation nerveuse dans lequel il tient la nation. Et ici, je sors un instant du domaine littéraire, il s'agit d'un fait social. Aujourd'hui, remarquez quelle importance démesurée prend le moindre fait. Des centaines de journaux le publient à la fois, le commentent, l'amplifient. Et, pendant une semaine souvent, il n'est pas question d'autre chose, ce sont chaque matin de nouveaux détails, les colonnes s'emplissent, chaque feuille tâche de pousser au tirage en satisfaisant davantage la curiosité de ses lecteurs. De là, des secousses continuelles dans le public, qui se propagent d'un bout du pays à l'autre. Quand une affaire est finie, une nouvelle commence, car les journaux ne peuvent vivre sans cette existence de casse-cou. Si des sujets d'émotion manquent, ils en inventent. Jadis, les faits, même les plus graves, étant moins commentés, moins répandus, émotionnaient moins, ne donnaient pas, chaque fois, un accès violent de fièvre au pays. Eh bien, c'est ce régime de secousses incessantes qui me paraît mauvais [....] On le voit depuis quelques années, l'équilibre de la saine raison semble détruit, le contrecoup des événements est disproportionné et l'on en arrive à se demander avec anxiété si, dans des circonstances véritablement décisives, nous retrouverions le sang-froid nécessaire aux grands actes.
Commenter  J’apprécie          20





Ont apprécié cette citation (2)voir plus




{* *}