— Théo, je…
Les mots me manquent tellement mon cœur saute de joie pour lui. J’aimerais lui dire combien il le mérite, combien je suis fière de lui et à quel point j’ai déjà hâte de tenir son premier roman dans mes mains. Pourtant, tous ces mots se bloquent dans ma gorge soudain très serrée. Moi qui suis toujours en train de parler en sa présence, me voilà muette. Je fais alors la seule chose qui me paraisse adaptée : je le serre contre moi. Mes bras s’enroulent derrière sa nuque alors que les siens encerclent ma taille avec tellement de naturel que cela me désarme l’espace de quelques secondes. Je sens son petit rire ainsi que son souffle surpris contre ma nuque, provoquant une vague de chaleur qui me réchauffe de l’intérieur.
Nous restons ainsi un moment, serrés l’un contre l’autre, et je réalise alors pourquoi il aime tellement faire des câlins prolongés. Dans ces moments-là, seul le silence est un compagnon acceptable.
Les mots n’ont pas de place quand nos cœurs sont l’un contre l’autre, car c’est dans ces moments qu’ils peuvent communiquer.
Je pose ma tête contre son épaule et pour la première fois, je comprends le sens du mot « maison ». Tout contre Théo, je me sens vivante. En sécurité.