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Citation de Nemorino


Sophie Chauveau
Sans un mot, d’un seul coup, ensemble, ils arrachent le drapé qui dissimulait la Pallas. Et c’est un sifflement qui suit l’envol du drap. Une sorte d’immense et collective inspiration saisit l’assemblée, la surprend au point de retenir son souffle. Pour mieux voir, chacun bloque sa respiration, l’effet produit par le panneau assomme les spectateurs. Le silence se prolonge, l’ébahissement est réel, personne n’y échappe. Botticelli est ravi. Rassuré et ravi. […]
Sandra, emballée par son parrain et son succès de ce soir, qu’elle ne peut feindre d’ignorer, se met soudain à applaudir de toutes ses forces […] Elle applaudit le tableau, oui, et chacun l’imite. On fait une ovation à un tableau, à un peintre vivant. C’est sûrement la première fois dans l’histoire de la peinture. Qu’en penserait Léonard ? Imaginez pareil traitement à l’Angelico ? Impensable. Ou à ce voyou de Lippi ? Il aurait sûrement adoré, mais n’aurait su quelle contenance adopter. Alors que Botticelli est d’une élégance parfaite. Il baisse les yeux, plie légèrement la nuque, dans une attitude d’humilité, sans doute sincère. Il attend que ça passe. Et ça passe. Comme tout ce qui est extrêmement agréable, ça passe même trop vite.

Extrait tiré du roman "Le rêve Botticelli, page 222)
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