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Citation de babel95


Capestan n'avait pas élevé la voix, mais la salle se tut. La réunion virait à la séance de démotivation, il fallait intervenir. La commissaire survola l'assemblée du regard sans viser quiconque, mais, fait rarissime, elle s'adressa à eux sans sourire :
- dans les films de guerre, celui qui dit "on va tous crever", il n'aide personne. Donc on arrête ça tout de suite et on ne refait pas l'histoire avec des "avant, avant". Avant d'atterrir là, on était déjà au rancart. Tous,. Pas la peine de joueur les anciens barons des Orfèvres, la punition ne date pas d'aujourd'hui.
Les front se baissèrent, les regards se détournèrent, penauds. Capestan ne voulait pas pour autant que l'équipe reste sur cette sensation. Elle se leva du coin du bureau sur lequel elle était assise.
- Sauf qu'aujourd'hui, justement, la paperasse qui prend 70 % du boulot : fini. Les rondes de nuit, les corvées de cimetière, les camés qui tapissent les toilettes du commissariat : fini. On est libres de faire le métier tel qu'on le rêvait quand on s'est engagés. On enquête sans pression, sans procédure à remplir, sans comptes à rendre. Alors, on profite au lieu de geindre comme des ados privés de boum. On appartient toujours à la Police judiciaire, on forme juste une branche à part. Une chance pareille, il n'en passera pas deux.
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