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Citation de Paige


Paige
01 novembre 2009
A cet instant précis, du courrier glisse sous la porte. Je me baisse afin de le ramasser. Pour Suze, il y a une lettre manuscrite et une carte postale des Maldives. Pour moi, deux enveloppes à la fenêtre inquiétantes, l'une émanant de Visa, l'autre de la banque Endwich.
Mon coeur cesse de battre. Pourquoi m'écrivent-ils encore? Que veulent-ils? Ne peuvent-ils pas me laisser tranquille?
Je dépose soigneusement le courrier de Suze dans l'entrée et fourre mes deux lettres dans ma poche. Je les lirai en allant au bureau. Une fois dans le métro, je les ouvrirai et m'obligerai à en prendre connaissance, même si elles sont désagréables.
Telle est mon intention. Sincèrement. Je le jure!
Mais, en m'engageant dans la rue d'à côté, je tombe sur une benne, une énorme benne jaune, à moitié pleine. Les maçons qui vont et viennent y balancent des bouts de bois et de vieux tissus. Des tonnes de détritus, en vrac.
Une pensée insidieuse s'immisce dans mon esprit.
Je ralentis mon allure, puis je l'arrête et regarde la benne comme si les mots inscrits sur les parois me fascinaient. Je reste là, le coeur battant, jusqu'à ce que les ouvriers rentrent dans la maison. Personne en vue. D'un geste vif, je sors les deux lettres de ma poche et les laisse tomber sur le côté.
Pfuit. Envolées.
A ce moment-là, un maçon arrive avec deux sacs de gravats qu'il jette dans le container. Les voilà enterrées! Personne ne les trouvera jamais.
Elles ont disparu pour de bon.
Je reprends ma route. Ma démarche est déjà plus légère et mon optimisme remonte en flèche.
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