Sophie Salleron

Journée printanière
Dans une ruelle déserte
Elles se sont fait la belle

Les roses libres du printemps

On ne lutte pas contre le courant
Nous l'avons appris dès l'enfance
On dérive
Pour éviter la noyade
En se laissant porter.

Hier, le regard doux et plein d'amour de cette femme m'a saisi au coeur.
Les tempêtes l'ont traversée.
Malgré toute l'eau autour, elle est restée debout.
Un arbre planté en haute mer, une étoile gravée sur son tronc.
Regard d'aigle tendu vers l'essentiel.
Les regards disent parfois plus fort que les mots.
D'ailleurs, les miens s'y sont perdus.

Pourquoi vouloir à tout prix remplir le silence ?
Notre vide est-il si vertigineux ?

Le froid ne peut rien contre l'amour qui s'installe.

A la pointe de l’île, tendre Avril,
C'est l'éclosion du grand bonheur.

Cette plage
Quelques lueurs de l’enfance
Les visages aimés
Et la grâce

La fraîcheur d’un lac
Constellé de soleil
Ecrin perdu au milieu des sapins
Avec toi.

On ne lutte pas contre le courant
Nous l’avons appris dès l’enfance
On dérive
Pour éviter la noyade
En se laissant porter.

On se redécouvre vulnérables
Fragiles
Il est bon aussi parfois de se sentir à nu.

Les seuls rescapés :
L’art et la beauté.

J’aime cet homme
La portée haute
La teneur de ses rêves

Cette façon absente d’être à la fois dans la vie
Et ailleurs dans l’autre vie,
L’imaginaire

On se laisse faire
Dépouiller
Prendre

Par amour

Arpenter la campagne
A lécoute des chants du monde