Mais comment lui expliquer qu'il était d'humeur solitaire ? Il comparait ses phases d'écriture à un état d'hypnose où les heures défilaient sans qu'il s'en aperçoive, où il oubliait même de manger, de s'habiller. L'écrivain basculait alors dans son monde imaginaire et entrait en symbiose avec ses personnages, jusqu'à ressentir leurs émotions et partager leurs états d'âme. Et s'il arrivait qu'on l'interrompe, comme Livia ce matin-là, Tomás mettait du temps à réagir, frustré d'avoir été reconnecté trop brutalement à la réalité.