"Des matins heureux" de Sophie Tal Men lu par trois comédiens l Livre audio
–J’ai encore beaucoup de mal à regarder ma poitrine borgne, même gonflée à bloc, se lamenta Madame Serda en déboutonnant son chemisier.
–Borgne ? répéta Marie sans comprendre.
–Mon mamelon manquant, je ne vois que ça… Avez-vous prévu de le reconstruire ? Ça peut paraître bête, mais pour moi, ça a son importance. La tétine de mes enfants. Docteur, vous n’êtes pas encore mère j’imagine… (Marie secoua la tête.) La maternité modifie notre vision du corps. À ce moment, cet endroit devient le centre du monde. Il gagne en sensualité et acquiert une dimension magique. À lui seul, il est capable de nourrir, de faire grandir, d’insuffler la vie, vous vous rendez compte ?
–Tu connais cette phrase de Michel Audiard ? « Bienheureux les fêlés, car ils laisseront passer la lumière… »
"La chaleur humaine changeait la façon d'appréhender le monde. D'appréhender l'avenir. Et si tout n'était pas perdu ? Lorsqu'elle se retourna, l'écriteau lui donna une autre raison d'y croire : "La vie, c'est comme une boîte de chocolats..." Si seulement."
"_[...] Il est parti le jour où il a compris que je n'avais pas besoin de son aide. Pas besoin de lui pour aller mieux. Comme quoi...les coups durs ne renforcent pas toujours les liens, parfois ça les distend. Il faut savoir l'accepter."
"Il réalisait maintenant le pouvoir des mots. Parler lui avait permis de prendre du recul sur les choses. De mieux les analyser. De se sentir moins coupable également."
"Elle s'apprêtait à partir en douce et il l'avait bien cherché ! Un au revoir, ça se mérite. Ca s'accompagne de remerciements, d'embrassades. De promesses. Et lui savait qu'il n'en était pas digne."
"_Ce moment où la cicatrice rejoint le sourire, il faut savoir le saisir...il marque la fin d'une histoire et surtout le début d'une autre."
"Il pleuvait sans cesse sur Brest ce jour-là
Et tu marchais souriante
Épanouie ravie ruisselante
Sous la pluie...(.....)
Sur ton visage heureux
Sur cette ville heureuse
Cette pluie sur la mer
Sur l'arsenal
Sur le bateau d'Ouessant."
Jacques Prevert "Barbara", Paroles .
"C'était devenu une obsession. Plusieurs fois dans la journée, elle vérifiait si elle était bien fermée. Elle n'avait pourtant pas grand-chose à voler - pas d'argent, pas d'objets de valeur -mais ce qu'elle craignait par-dessus tout, c'était de perdre son identité. La "Elsa d'avant" n'existait peut-être plus, mais sans papiers, elle savait que ce serait irréversible."
[ A propos de l'alcool ]
C'est soit un ennemi qui te veut du bien et qui te fait du mal, soit un ami qui te veut du mal et qui te fait du bien .
Jacques Dutronc