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Citation de pierre31


Mais Liovouchka ne guérit pas. Sa méningite ne cessa de s'aggraver. Il était horrible de voir la pauvre jeune mère refuser de s'avouer la gravité de la situation. Elle aimait son premier-né à la folie et préparait le sapin de Noël, le décorait, prévoyait des cadeaux pour lui et le reste de la famille en se dissimulant qu'il ne serait bientôt plus de ce monde. Elle avait fait venir un médecin de Toula et moi un pédiatre de Moscou, mais en vain. L'enfant mourut le 24 décembre. [...] Le désespoir de Dora et l’affliction de Liova furent indescriptible. [...] Dora criait à pleine voix, appelait l'enfant, prononçait des phrases incohérentes. Quinze ans plus tard, il me semble encore entendre ses cris de mère: « Ce n'est pas possible!!! Ce n'est pas possible!!! » Nous pleurions tous en la voyant. Liova resta presque constamment auprès d'elle. Il essaya d'aller se promener puisque le temps était magnifique, le soleil éclatant, le ciel bleu et sans nuages, le paysage superbe. Mais la nature ne fait qu'aiguiser nos sentiments humains. Tourment, joie, amour ou désespoir sont décuplés, tout est vécu avec plus de passion. Et Liova en fit l'expérience: il se rappelait ses promenades avec Liovouchka, leurs jeux à cache-cache ou au ballon avec Akoulia, la petite fille des domestiques, et se mettait à pleurer. Il arrivait aussi au jeune couple de se précipiter follement dans les bras l'un de l'autre et de sangloter. C'était terrible! La vue de leur malheur m'accablait, et je pleure encore aujourd'hui en m'en souvenant.
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