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Citation de colimasson


C’est pourquoi la langue a raison de dire : désespérer du temporel (l’occasion), quant à l’éternel, mais de soi-même, parce qu’ici encore c’est exprimer l’occasion du désespoir, qui pour la pensée est toujours désespoir quant à l’éternel, tandis que la chose dont on désespère, est peut-être archidifférente. On désespère de ce qui vous fixe dans le désespoir : de son malheur, du temporel, de la perte de sa fortune, etc., mais quant à ce qui, bien compris, nous délie du désespoir : quant à l’éternel, quant au salut, quant à nos forces, etc. Avec le moi, parce qu’il est doublement dialectique, on dit aussi bien désespérer de soi et quant à soi. De là cette obscurité, inhérente surtout aux formes inférieures du désespoir, mais présente d’ailleurs dans presque toutes : voir avec tant de clarté passionnée de quoi l’on désespère, tout en ne voyant pas quant à quoi. Pour guérir il faut une conversion de l’attention, il faut qu’on tourne le regard du de quoi au quant à ; et ce serait un point délicat au pur point de vue philosophique de savoir s’il se peut vraiment qu’on désespère en sachant pleinement quant à quoi on désespère.
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