Préface de Ken Loach
Voici un livre qui devrait vous mettre très en colère : c’est une histoire de journaliste emprisonné et soumis à un traitement d’une intolérable cruauté pour avoir dénoncé des crimes de guerre, de politiciens britanniques et américains déterminés à l’anéantir, et de médias complices pour passer cette monstrueuse injustice sous silence.
WikiLeaks a produit un travail considérable. Toutes les sociétés démocratiques devraient s’inspirer de ses principes fondamentaux. Il faut que les gens sachent tout ce qui est fait en leur nom. Quand les politiciens cachent des secrets déshonorants, les journalistes ont la responsabilité de les révéler au grand jour. Et ce sont aux hommes politiques d’en payer le prix, et d’être sanctionnés par la loi s’ils ont agi contre elle. Ce ne fut pas le cas dans l’affaire Julian Assange, et les crimes et la corruption révélés par WikiLeaks sont restés impunis.
Stefania Maurizi a suivi l’affaire depuis le début. S’appuyant sur les lois relatives à la liberté d’information, elle a exhumé des documents qui révèlent les attaques dont Julian Assange a fait l’objet. Elle retrace par le menu les événements extraordinaires qui se sont produits depuis 2001. Au cœur de cette histoire, un homme qui a payé le prix fort pour avoir mis à nu la réalité d’un pouvoir qui refuse de rendre des comptes et se cache sous une apparence de démocratie.
Ce que montre le livre, c’est que ce genre d’État sécuritaire n’est dans l’intérêt ni du peuple américain ni des autres peuples. […] La façon dont l’Empire américain est vendu aux citoyens – il profite à tous les Américains parce que nous sommes tous dans le même bateau – est un formidable mensonge. Il profite à une élite, notamment aux fabricants d’armes, à l’industrie des combustibles fossiles, etc. Mais ceux qui en paient le prix et vont mourir dans des guerres lointaines, ce sont des jeunes hommes et des jeunes femmes de la classe ouvrière.