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Citation de Alzie


1954, qui marque le début de la guerre d'Algérie, est aussi l'année de la mort d'Henri Matisse. En cette même année, Picasso a commencé ses "Femmes d'Alger", extraordinaire suite de variations d'après le chef-d'oeuvre de Delacroix. "Matisse en mourant m'a légué ses odalisques", déclare alors Picasso. La façon dont le plus illustre contemporain et rival de Matisse revendique l'héritage d'un motif expressément orientaliste, fût-ce sur le ton de la boutade, souligne le sentiment assez général que Matisse est le dernier représentant d'une tradition inaugurée, dans la période moderne, par Delacroix. On perçoit l'ambiguïté de l'hommage de Picasso, l'odalisque étant surtout associée, comme on le sait, aux simulacres d'Orient mis en scène par Matisse dans sa "période niçoise" (vers 1917-1930), alors que cet emblème d'un fantasme européen tenace reste notoirement absent de toutes ses peintures directement ou indirectement inspirées par ses séjours en Algérie ou au Maroc. L'empreinte de l'Orient a fini par imprégner l'oeuvre tout entier de Matisse, l'érigeant en exemple d'un orientalisme "moderniste", avec toutes les nuances que les historiens anglo-américains ont pu donner à ce mot. (p. 257)
Epilogue, l'Orient de Matisse, Deepark Ananth
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