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Bibliographie de Stéphanie Bideau   (1)Voir plus

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Citations et extraits (10) Ajouter une citation
• Le cachot était presque aussi minuscule qu'un tombeau. Aucune ouverture prévue pour renouveler l'air.
• Au fil de ces longues heures de solitude, Jeanne s'était imaginé être au centre de la matière, du néant. Elle sentait à présent avec une grande netteté, la différence entre les deux parties de son être. Son enveloppe charnelle était un poids douloureux, prisonnier, lourd et compact, attaquée maintenant par le feu de la fièvre. Son esprit au contraire était si léger et volatile qu’il pouvait s'évader. Au fur et à mesure que ses membres s'affaiblissaient, la partie volatile montait, la libérant de ses souffrances. Elle parvenait à présent à voyager à travers le temps et à sortir de son corps. Elle avait même réussi à quitter les murs de la prison pour aller se promener dans les rues animées de Carcassonne et rencontrer d’étonnants personnages ne semblant pas vivre à la même époque qu’elle. De temps à autre, elle sentait la présence de son gardien auprès d'elle. Il la faisait boire doucement avec patience.
• Un jour, il l'avait regardé durant un long moment. Elle avait lu dans ses yeux beaucoup de bonté. Point de pitié, cet abject sentiment, mais du respect et de la tristesse. Cet échange l’avait fait redescendre en elle, dans la violence de sa douleur. Il y avait eu aussi ce damelot étrange qui lui avait rendu visite en promettant d'exaucer son vœu : recevoir le consolament des mains de son frère.
• Il devait être un ange ayant le visage d'une personne connue, aimée, dans une autre vie. Peut-être aussi fils de Satan, cherchant à la maintenir le plus longtemps possible en état de souffrance. Qu’avait-elle donc à perdre ? Tout au plus quelques jours de patience.
• Le gardien lui avait promis de la prévenir lorsque le temps d'un quart de lune serait écoulé, avec cette condition :
• Promettez-moi de boire. C'est misère de voir s'éteindre une aussi gente bachelette. Reprenez des forces et faites semblant de vous convertir, pour leur faire plaisir à ces imbéciles. Ensuite, vous pourrez faire ce que vous voudrez.
• Elle s’était entendue répondre que l’enfer était en ce monde.
• Avant de remonter dans les hautes sphères, elle avait senti une caresse sur sa joue. Ce geste lui avait fait l’effet d’une brise fraîche un jour de canicule.
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Quelque chose bruissa dans un bosquet et Sarah sentit la présence d’une bête toute proche. Elle sourit. La paix qui régnait en ce matin d’hiver lui procurait une joie indescriptible, comme seule la nature pouvait offrir.
Pourtant, au fur et à mesure de sa progression, montait en elle une sourde angoisse. Comme un point d’abord minuscule qui s’approche insidieusement jusqu’à devenir palpable. Cette nature transformée durant la nuit en un tableau immaculé cachait quelque chose.
Un nouveau bruissement la fit sursauter. Son cœur se mit à battre plus vite et son instinct aux aguets tira la sonnette d’alarme.
Elle eut envie de fuir, telle une biche apeurée qui sent le chasseur. Mais Sarah n’était pas le genre de fille à s’enfuir devant le danger, là se trouvait sa première différence avec le monde animal. Elle n’écoutait pas, indisciplinée, comme si les conseils offerts n’étaient pas pour elle. Comme si elle avait même le devoir de ne pas les respecter.

Elle respira un grand coup, fit une courte prière, puis se dirigea doucement sur un petit sentier qui partait sur la droite, oscillant entre révulsion et attirance malsaine. La neige poudreuse voletait sous ses pas.

Elle continua son exploration durant une dizaine de minutes sans remarquer quoi que ce soit. 
La nature, à nouveau totalement silencieuse, semblait vouloir garder son secret.
Au bout du sentier, Sarah aperçut une petite capitelle. Elle la connaissait bien pour l’avoir entièrement restauré avec l’association pour laquelle elle travaillait.  Sous la neige, elle ressemblait à un petit igloo.
Elle sentit le sang taper dans ses tempes. Une nouvelle envie de fuir lui prit les tripes. Elle se résonna néanmoins. Les chances pour que la capitelle soit habitée étaient quasiment nulles. Il fallait pourtant qu’elle vérifie.
Elle s’avança à pas de loup, puis stoppa net sa marche ; sous ses pieds, une tache de sang dans la neige la fit sursauter d’effroi.
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• Ce n’est qu’un simple manuscrit ! Rétorqua Julio.
• Vous savez aussi bien que moi que c’est faux. Il s’agit précisément du genre de documents qui les intéressent au plus haut point depuis des siècles. Qui n’a pas rêvé devant les trésors des templiers, ou celui des Cathares ? C’était le dada des nazis et de tant d’autres ! D’après vos propres dires, votre père en est devenu fou. Vous parliez d’un document majeur pour l’évolution de notre société.
• Tout d’abord, mon père a toujours été fou, ensuite, je ne suis pas sûr de cela. Je n’ai jamais eu le manuscrit entre les mains.
• Inutile de minimiser, nous ne partons pas à l’assaut de tout et de n’importe quoi. Cela fait un moment que ce manuscrit fait fantasmer. Certains n’ont pas attendus que vous vous y intéressiez pour avoir envie de l’acquérir. Votre père a été imprudent et peu avisé, tout comme vous d’ailleurs. Il n’a pas hésité à en parler et l’information a circulé. Elle est montée toute seule comme une grande. Puis le document s’est volatilisé, nous avons perdu sa trace pendant des années. Voilà qu’un beau matin vous lui permettez de sortir de l’oubli, un pur miracle ! Vous nous avez offert le manuscrit sur un plateau. Il y a notamment un homme, très riche et influant qui passe son temps à rechercher ce genre de vieux papelards. Il n’a que ça à faire. Il possède tout, il est blasé. Vous lui dites : mystérieux, introuvable, possédant une richesse historique et spirituelle capable de révolutionner le monde et le voilà parti en quête de cette bombe à retardement qu’il veut posséder à tout prix. Comme vous.
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• La fille d'un tisserand, cela est tout à fait charmant ! S’extasia Philippe en se levant et en époussetant sa cape. Assez fatrouillé, je meurs de faim ! Déclara-t-il en se baissant pour sortir de l’abri Permettriez-vous que nous partagions une pitance ? Avez-vous de quoi vous sustenter ?
• Oui, répondit Jeanne un peu hésitante, j’ai quelques réserves pour la route.
Philippe lui prit la main et l’entraîna dehors. Le soleil commençait à poindre et Jeanne aperçut un cheval de noble belle race et un baluchon duquel sortait une viole, posé à l’entrée de l’abri. Elle regarda Philippe et lui sourit, il était bien un troubadour. Assurément, le seigneur avait odit ses prières en mettant un ange sur sa route. Elle eut soudain envie de croire que la vie était belle. La douce tiédeur de sa noble main, sa gaieté, son insouciance, tout cela contrastaient si étrangement avec la rigueur dans laquelle elle avait toujours vécu. Dans sa chair meurtrie et troublée, il était comme une bouffée d'air pur.
Pour la première fois de son existence, s’éveilla en elle le charmement de sa jouvence et cela lui procura de petites étincelles de bonheurs. Ils sortirent leurs victuailles et s’installèrent sur la mousse. Philippe proposa quelques-uns des mets fins qu’il avait en réserve. Jeanne hésita, chez elle, on ne mangeaillait point n’importe quoi. Devant son hésitation, Philippe sembla soudain comprendre quelque chose. Il la regarda droit dans les yeux et lui manda :
• Je crois comprendre la raison de votre fuite, n'êtes-vous pas de celles que l'on nomme Bonne Chrétienne ?
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Jeanne s'avança en direction de l'église à tout petit pas, tout en luttant contre un violent combat interne. Plus les jours passaient, plus elle se demandait pourquoi elle avait quitté les siens. Elle n'y comprenait plus rien. Pourtant lors de son départ, malgré son chagrin, elle était déterminée et sûre de son choix.
Au jour d'hui, tout était embrouillé dans sa tête et la perspective de rencontrer le curé du village lui donnait la nausée. De plus, elle se sentait souillée, les siens avaient choisi la pureté avec courage et fermeté, pour elle il ne restait que le mensonge et la honte. Elle préférait trépasser plutôt que d’entrer dans cette église pour se confesser. Ce n'était pas tant dans le geste, mais plutôt l’insupportable sentiment de déconfier sa foi. Par ce geste, elle couvrait de vergogne l'amour et la confiance de ses proches, de ses amis. Certains avaient choisi d’occire plutôt que de déconfier leur croyance. Elle n’avait su que fuir lâchement ! À présent, Dieu la punissait. Par compassion, il lui avait donné un fragment de bonheur avec le troubadour, mais l’heure était venue de payer pour sa couardise.
Chez son oncle, la vie était dure. La matrone ne la ménageait guère. Elle était sans cesse heurtée par son autorité vulgaire, son manque de finesse et d'intelligence d'esprit. Bien qu'elle soit elle-même issue d'une modeste famille, ses parents lui avaient toujours appris à se tenir correctement, à ne point jurer, ni crier sans cesse.
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Plutôt mourir que de participer à cette lacrimable mascarade. Blanche baissa la tête. Elle regarda ses deux mains croisées, résignées, unies dans une ultime prière devant l'éternel et le christ, seigneur des bons esprits. Elle murmura tout bas : seigneur délivre-nous du mal ! La route était encore longue, elle venait tout juste de commencer. Elle releva la tête, rangea ses boucles blondes, qui progressivement tendaient à perdre leur éclat doré pour laisser place à des teintes plus grisonnantes. Ses traits fins et fatigués portaient encore la marque d’une beauté fragile touchée par la grâce. Elle regarda son époux qui mangeait en silence. Il semblait si las de cette vie faite de labeur, d'espoir, de trouille et d'abandon. Chacun de ses traits portait une marque de lutte : l'honneur face au déshonneur, la justice contre l'injustice, l'amour contre la haine. Ses yeux sombres brillaient avec un mélange d'amour, d'humilité et de colère. Le soleil de printemps jouait avec sa fine barbe et ses longs cheveux noirs. Blanche sourit. Puis ses yeux descendirent doucement le long de son corps, jusqu'à ses mains noueuses, qui avaient tant et tant travaillé. Il tenait un bout de pain. Doucement, il le porta en bouche, puis le mâcha longuement, sans envie et sans appétit, le regard dans le vide, perdu lui aussi parmi ses vastes questionnements, ses sombres pressentiments et sa trouille du lendemain. Seul leur restait leur foi.
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Dans son délire et les ténèbres de son trou, Jeanne tressaillit d'angoisse et de trouille. Quitter l’amour des siens, l'espérance et la sécurité du salut lui était insupportable. Subir un destin qu’elle n’avait point choisi, lui était pourtant bien plus pénible encore. La froide solitude découlant de ce choix lui pesait à présent. Pourquoi avait-elle décidé de fuir plutôt que de partir avec les siens ? Renoncer à son âme plutôt qu'à sa vie de femme ? Elle n’avait point de réponse à cela. La tolérance vis-à-vis de toutes les faiblesses humaines faisait partie des valeurs que soutenait leur cause. Son père avait murmuré d’une voix peu assurée, qu'il fallait bien que quelques-uns restent dans le monde, pour la mémoire et la continuité. De longs frissons de froidure et de trouille lui firent claquer des dents, l’empêchant de trouver le repos. Du fond de son désespoir, elle perçut soudain un petit craquement à l’extérieur et sursauta d'effroi. Quelqu’un approchait. Son corps se raidit, elle cessa de respirer.
Une forme apparut.
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• Super ! Je suis content de te connaître. Rappelle-moi ton prénom ?
• Théo.
• T’as l’air d’un mec bien, Théo. Heureux de faire ta connaissance, dit Ory en lui tendant la main.
• Ils se serrèrent la main durant une bonne minute en se regardant dans les yeux. Une connexion se fit, comme s’ils se connaissaient depuis longtemps. Ce sentiment fugace les transporta, quelques furtives secondes, dans un autre espace temps.

Ils se quittèrent avec le sentiment de s’être retrouvé.
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En choisissant d’affronter seule la liberté, elle tenait à laisser à Dieu le soin de juger de son choix. S'il était juste, il lui enverrait de l'aide, sinon, il l'exposerait au danger et à la mort. Jeanne était ainsi, sans demi-mesure. Un faible sourire traversa son maigre visage, c'était ce caractère entier et droit qu'il appréciait chez sa fille. Malgré son chagrin, il sentait au fond de son cœur que Dieu ne la laisserait point sans protection.
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• J’ai l’impression de te connaître, divulgua Ory un peu hésitant. C’est étrange.
• Moi aussi, j’ai cette intuition, admit Mado en souriant. Je ne pense pas que nous nous soyons connus dans cette existence-là.
• Comment ça ? Questionna Ory étonné.
• Je crois en la réincarnation, renseigna tranquillement Mado
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