Stéphanie Chaulot

Il s'assit un instant sur la petite table du salon et la regarda dormir. Elle était calme, mais en même temps avait une expression étrange sur le visage. Elle était comme un papillon, belle et mystérieuse, surgissant de nulle part et allant on ne sait où. Un si étrange papillon qui avait peut-être survécu au pire ... La folie de l'homme ...

Il faut juste que je profite de l'endroit
Juste savourer ce moment-la.

Réédité. Version canadienne, Août 2014.
http://www.editions-lasemaine.com/projet-chrysalide/stephanie-chaulot/livre/9782897031879

A toute chose il faut son contraire [...]. La nuit s'oppose au jour, telle la douleur à la beauté de l'amour.

Entre rêver sa vie et vivre son rêve, le choix est le second, forcément...

Je ne comprends pas cette expression : aller de l’avant.
Je me sentais tout aussi bien auparavant.
Et pourquoi ne pas rester dans le présent,
Après tout, c’est bien aussi ce qu’on ressent.
De l’amour, de la joie, de la peine, de la haine parfois.
C’est important de bien ressentir ça, même si ce n’est pas toujours nos choix.
Le passé, il ne faut pas l’oublier,
Le futur, il faut y penser.

Mais aller de l’avant, pas tout le temps.
Parce que c’est aussi bien de vivre dans le présent.

Il lui sourit, mais elle ne lui répondit pas et se rallongea nonchalamment. Lorsqu'il croisa son regard, il ressentit comme un petit choc électrique au niveau de ses tempes, passa rapidement ses mains sur celles-ci et reprit aussitôt.

Si la paix existait, il n'y avait pas de raison de douter. Il fallait continuer à lutter.

Il y a parfois de plus importants choix que la raison.

Ce n'est pas la ville qui nous rend fous,
c'est le temps qui se délite.

Que bonheur attend son heure
Que le bonheur détruira ses peurs.

Ce n'était pas un conte de fées
Il a fallu s'apprivoiser.

J’en sais beaucoup plus que tu l’imagines. Je sais
que tu as été conçue pour être un cobaye, un projet d’étude sur le cerveau humain.
Pendant des mois et des mois, les membres de l’organisation t’ont étudiée. Mais ils
ont oublié quelque chose d’important: les valeurs. Le sens des valeurs. Le bien, le
mal et tout le reste. C’est pour ça que tu restes froide ou impassible dans des
moments extrêmes ou que tu perds pied au moindre problème; parce que tu ne connais
pas tout ce qui nous entoure, contrairement à un être humain élevé normalement. Et
tu es d’autant plus dangereuse pour cette raison.

C’est une meurtrière. Elle tue
de sang-froid et n’a aucun sentiment, aucune humanité. Elle est capable d’effacer
toutes les traces de ses meurtres! Elle… elle a tué Markus Greenberg. Elle l’a tué!
Après, elle est capable de tout oublier. Tu appelles ça un être humain!?
— Une femme qui tue son geôlier pour se défendre et s’échapper, je
n’appelle pas ça une meurtrière, mais une personne qui agit en
légitime défense. Personne ne sait ce qu’elle a éprouvé. J’ai réagi de la même façon
que toi au début, mais j’ai réfléchi. Crois-tu qu’une personne enfermée dans une
bulle et servant de cobaye à des scientifiques fanatiques puisse éprouver des
remords si on ne lui a jamais appris à faire la différence entre le bien et le
mal?
Le père de David était médusé. Son fils avait gagné un point. Toutefois,
il eut un rire malsain.
— Crois-tu vraiment que je ne me suis pas rendu compte de cela? Les
chiens ne font pas des chats, mon fils.

La solitude peut rendre les gens fous, j’en suis
sûre. Il y a la peur d’être seul, surtout quand la nuit tombe, et la peur de la
solitude elle-même, qui se transforme en lutte constante jusqu’à l’épuisement…
Suivent l’insomnie puis la confusion entre le rêve et la réalité. On est tellement
seul que même auprès des autres, on se sent dans une bulle, enfermé par cette
solitude qui s’est tellement emparée de nous qu’on n’arrive plus à
être autrement que seul…
Alex s’arrêta un instant, hypnotisée par ses propres paroles, puis
reprit:
— Alors, si on me demande «est-ce que la solitude peut rendre fou?», je
réponds «oui», car je crois que la solitude est la plus grande ennemie de l’homme.

« Sororité : du latin “soror”, signifiant, sœur ou cousine au féminin. Lien de solidarité entre femmes. »

Je ne regrette rien. Ce que j’ai vécu ces
derniers mois rattrape toutes les horreurs de mon existence… Ce que je ressens
lorsque je suis avec toi vaut bien plus. Ce sentiment, je te le dois et je me dis
que c’est peut-être ce qui nous sauvera.
— L’amour?
— L’amour. Je t’aime, David.

On ne peut rien faire, du moins pour le moment. Nous sommes
des précurseurs, les Adam et Ève d’une nouvelle génération. Une évolution de
l’espèce humaine. Et qui dit évolution dit différences et changements. Il y aura des
révoltes, des rejets, de la haine et des larmes, mais j’espère qu’au final, ce
changement sera favorable. Cependant, ce n’est pas notre combat. D’autres personnes
sont comme nous ou vont le devenir, et ce sont ces personnes qui changeront le
monde.

Même si tu ne m’as pas toujours crue, même
si on s’est fait du mal, même si nous connaître a, d’une certaine façon, causé notre
perte. Je t’aime de toute mon âme. Et je sais que si ce sentiment a pu naître de ces
larmes de sang, alors il nous sauvera peut-être.

Ton père n’était qu’un
arbre qui cache quelque chose de beaucoup plus gros. Il n’était qu’une tête. Il y en
a d’autres. Beaucoup. En jeu, il y a le pouvoir. Imagine ce qu’une personne qui
détient un peu de pouvoir peut faire avec nos dons. Ils ont réussi à me créer, mais
je ne suis pas ce qu’ils attendaient. Ce qu’ils attendaient, c’était quelqu’un comme
toi. Ce qu’ils attendaient, c’était de t’avoir toi et de comprendre comment
quelqu’un de «normal» pouvait arriver à développer des dons aussi puissants.