Beaucoup d'intellectuels ont détourné leur regard de l'évolution de la logique de la violence, de peur que le fait de l'admettre revienne à l'accepter ou même à l'approuver. Ils ont préféré garder l'illusion rassurante du Bon Sauvage, qui fait de la violence un produit arbitraire de l'apprentissage ou un pathogène venu de l'extérieur qui se développe en nous. Cependant, à nier la logique de la violence, on oublie facilement que cette dernière est toujours prête à éclater, et à ignorer les parties de l'esprit qui peuvent mettre le feu aux poudres, on néglige celles qui peuvent l'éteindre. Dans la violence, comme dans tant d'autres sujets préoccupants, la nature humaine est le problème, mais elle est aussi la solution.