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Citation de Charybde2


Bien sûr, il avait la mer devant lui. La mer pour l’occuper. Une mer de copeaux de bois, de bavures métalliques venant claquer trois mètres plus bas contre les gros moellons du parapet. Les joues creuses, le nez taillé au cutter. La mer l’inquiétait sans que rien ne transparaisse sur son visage buté. Cette mer tout particulièrement, parce qu’elle bougeait tout le temps. Brassait la boue scintillante et filandreuse prélevée sur l’estran. Sur la carte, la Manche c’était un bras d’écolier qui faisait barrage entre entre la France et l’Angleterre. Rien à voir avec la mer telle qu’il la connaissait plus au sud, là où ses pieds ne s’étaient jamais véritablement défaits du sable sec. Depuis qu’il était né, partout la mer avait été douce et bleue. Même à l’automne, on pouvait s’y risquer et s’asseoir au bord pour un bain chauffé par le soleil. À n’importe quelle heure de la nuit ou de la journée. Relax, les bras croisés sur la peau tiède et les yeux perdus dans le tumulte des vagues. Jamais on ne lui avait appris à nager, mais s’il le fallait il se débrouillait comme un animal paniqué. En battant l’eau furieusement.
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