- Qu’est-ce qui vous manque ?
- Rien ! J’ai des livres, on m’apporte un peu de nourriture. En ce moment, je lis le récit d’un type qui s’est enfermé dans une cabane au bord du Baïkal, pendant quelques mois.
- Je sais, c’est moi.
Il me montra le panneau fixe près du sentir de montagne qui bordait sa maison : « J’accepte le pain rassis et les livres ».
Je persistais à croire que vivre ainsi, à l’écart des grandes voies, ne garantissait ni le confort, ni l’équilibre psychique mais permettait d’échapper au pire : les coups de téléphone et la queue dans les magasins, c’est-à-dire la défaite du temps et de l’espace.