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Citation de Nastie92


Souvent, j'arrivais par les fenêtres dans les dîners. J'aimais toquer au carreau, surprendre les invités, effrayer les maîtresses de maison. Quelques visages blêmissaient et, après un moment de flottement, on finissait par m'ouvrir. J'avais failli tuer de peur un vieux libraire américain du Quartier latin en surgissant devant sa fenêtre du troisième étage, le jour de son anniversaire. Une nuit d'été, j'avais oublié l'étage où m'attendait une Anglaise dans un immeuble des Batignolles et j'avais grimpé en humant les effluves échappés des fenêtres jusqu'au moment où, au quatrième étage, j'avais reconnu son parfum. Une autre fois, au petit matin, dans une cour d'immeuble, un homme m'avait forcé à redescendre cinq étages en me mettant en joue avec ce qui aurait aussi bien pu être un fusil qu'un parapluie. Dans le doute, j'avais obtempéré. Une nuit, la gouttière s'était décrochée, j'avais lentement basculé en arrière, dans le vide, et réussi à me rattraper de la main droite au garde-fou d'une fenêtre tout en retenant de la gauche la colonne arrachée. Un autre jour, j'avais escaladé pieds nus une façade, m'étais entaillé l'orteil et avais laissé sur le mur une traînée de sang qui avait dû alimenter les conjectures des propriétaires, le lendemain. Et un matin, je m'étais réveillé au balcon du cinquième étage d'un immeuble de la rue de Bellechasse, sans aucun souvenir du nombre exact de vodkas avalées en bas, la veille.
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