Le ciel m’est tombé sur la tête
Le ciel m’est tombé sur la tête
et j’en recueille les éclats
fichés en mon plein cœur
exubérance d’agonie
Grisée de bleu
Et quand elle eut passé la frontière
Elle se mit à tirer sur le bleu
Et tout l’azur vint avec !
Elle fit salve d’étincelles de nuit.
Elle fit feu de tout corps.
Elle déchaîna ses racines.
Elle libéra ses origines.
Chaîne et trame elle fusa.
On voudrait pouvoir comprendre
On voudrait pouvoir comprendre le comment et le pourquoi !
demander aux étoiles déjà mortes si elles ont bien vécu
et de quel éclat perdu
elles ont balisé
des chemins inconnus !
On voudrait traverser les trous noirs et en sortir grandis.
On ne cesserait de vouloir et même si le conditionnel
auréole de hardiesse,
on est assoiffé
et cette soif dépasse les mots proférés.
J’aimerais …
J’aimerais
encore
en dépit au défi
à défaut au départir
au millimètre près
au mot près
en déconfiture envers
malgré désespérément.
Je heurte souvent…
Je titube, je fracasse, je me prends les
pieds dans le tapis du réel.
Je heurte… Personne ne répond. J’ai la
langue perdue, pendante, elle embrouille mon
avancée, entrave mon pas. J’ai la
démarche hésitante d’une qui bégaie et se
tait. Je heurte… et les mots jacassent
et se brisent, je heurte et vocifère et la
voix s’éteint et s’étreint, les paroles
diffusent et se fondent… Où retrouver
le heurt sonore qui fait rythme et envol ?
Je heurte souvent…
Je titube, je fracasse, je me prends les
pieds dans le tapis du réel.
Je heurte… Personne ne répond. J’ai la
langue perdue, pendante, elle embrouille mon
avancée, entrave mon pas. J’ai la
démarche hésitante d’une qui bégaie et se
tait. Je heurte… et les mots jacassent
et se brisent, je heurte et vocifère et la
voix s’éteint et s’étreint, les paroles
diffusent et se fondent… Où retrouver
le heurt sonore qui fait rythme et envol ?
On a la rage
On a la rage d’arrimer nos pensées aux cordages du réel.
On a la délicatesse de se croire unique.
On a tant besoin d’habiter
le temps,
de planter
les ongles du rêve
dans le magma de la réalité,
de pénétrer
le mystère des commencements,
de lapis-lazuler
celui de la fin
du joyau inventif de nos larmes !
Aux parois
On se cogne aux parois de la vie
comme insecte ébloui ;
le sens de la vie : une lumière qui brûle
les ailes.
On file bon train
dans le petit matin
de nos mains nues,
on a juste envisagé l’aube et
déjà l’inquiétude du crépuscule nous étreint.
Nous n’avons pas dépecé
les futaies de l’insolite
accrochés à l’épine
d’un azur.
Nous voulions seulement rameuter
les aubes primitives
et capturer l’extase
de l’alouette
au fond du dé à coudre de notre pensée.
Je heurte souvent…
Je titube, je fracasse, je me prends les
pieds dans le tapis du réel.
Je heurte… Personne ne répond. J’ai la
langue perdue, pendante, elle embrouille mon
avancée, entrave mon pas. J’ai la
démarche hésitante d’une qui bégaie et se
tait. Je heurte… et les mots jacassent
et se brisent, je heurte et vocifère et la
voix s’éteint et s’étreint, les paroles
diffusent et se fondent… Où retrouver
le heurt sonore qui fait rythme et envol ?