Tout romancier sait bien que les personnages sont doués d'une étrange autonomie, qu'ils sont des mendiants fantasques, et que leur désobéissance chronique n'est pas un simple caprice mais qu'elle obéit à des "lois" aussi obscures et dynamiques que celles qui régissent toute personnalité. Tout romancier sait qu'il n'est pas "le maître dans la maison" de son imaginaire, maison foutraque ouverte à tous les vents de l'inconscient, sujette à des flux et des reflux d'images, à des séismes, à des feux, à des éclipses.