Et pour ne pas trop soutenir son regard,
j'ai baissé les yeux sur le code pénal posé verticalement sur le bureau, n'osant pas remonter d'un centimètre,comme une muraille trop haute qu'il aurait fallu escalader pour au moins voir ce qu'il y avait de l'autre côté -
comme si de l'autre côté des lois, de l'autre côté des articles et des alinéas,
dans son regard c'était déjà, non pas les délits et les scènes spectaculaires des délits,
mais seulement les punitions et les châtiments,
de sorte que là, par- delà le livre, sur le visage du juge que je ne voulais pas regarder,
ne se dressaient plus déjà que les coursives de la prison où je me voyais me promener,
la tête basse et les mains menottées.
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