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Citation de Ortie27


Le merle

Tu étais la geôlière de ton meurtrier -
Qui te gardait emprisonnée.
Et puisque j'étais ton infirmier et ton protecteur
Ta peine était la mienne aussi.

Tu faisais semblant de te croire en sécurité. Je te nourrissais.
Tu mangeais, buvais, avalais,
Me glissant des regards ensommeillés, comme un nourrisson
De sous tes paupières.

Tu nourrissais la fureur de ton prisonnier, dans le donjon, A travers le trou de la serrure -
Puis subitement, tu bondissais et remontais
L'escalier en spirale, sans lumière.

D'immenses visages rouge coquelicot brûlés, carbonisés, À la fenêtre. « Regarde !»
Tu as tendu le doigt, un merle trimbalait
Un ver dépassant de son gosier.

La pelouse s'étendait comme une page blanche prête Pour le rapport de la prison.
Qui serait celui qui écrirait sur elle
Je ne m'en suis jamais soucié.

Une créature muette, gardant la porte du fourneau
Sur ton trident de démon,
Un crayon entrain d'écrire déjà
Le faux est le vrai, le vrai est le faux.
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