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Citations de Ted Hughes (46)


Le lendemain, la chose atterrit en Australie.
BOUM !
Le choc ébranla le globe comme un véritable tremblement de terre : à Londres tous les services à thé se mirent à trembler ; en Californie, les tableaux se décrochèrent des murs ; et en Russie, les statues tombèrent de leurs piédestaux. La chose avait bel et bien atterri, et c'était un terrible dragon ! Horriblement noir, atrocement couvert d'écailles, terriblement bossu, épouvantablement cornu, infernalement poilu, effroyablement crochu et insupportablement griffu !
(p. 42)
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Ted Hughes
Qui se souviendra de tes doigts?
Leur vie légère ? Ils semblaient voler,
Suivre la lumière de ton regard.

(" Birthday Letters")
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Nature morte

La pierre qui affleure est avare

Avec le vent. Elle accumule ses riens,
Le laisse courir entre ses doigts :
Elle veut faire croire que le manque l’a tuée.
Même sa grimace est vide,
Verrues des cailloux de quartz issus des entrailles de la mer.

Elle croit que son loyer n'est pas payé,
Elle si large dans les calculs d’été du soleil.
Sous la pluie, son exultation noire miroite
Comme si elle percevait des intérêts.
De même, elle tolère parfaitement la neige.

Peu échappe à cette borne vigilante
De la danse de mouche des planètes,
Du paysage qui se meut dans son sommeil,
Elle compte bien assister au dénouement de l'histoire.
Inconsciente de cette autre, cette campanule,

Qui tremble comme sous des menaces de mort,
Dans la chaleur croissante de la tourbe en été,
Et dans laquelle – emplissant des veines
Que tout nom connu de bleu meurtrirait
Jusqu'à l'anéantissement – dort, retrouvant ses esprits,

Le créateur de la mer.

(p. 116-117)
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Le monde connut la paix. La musique avait pénétré le cœur des hommes, les rendant aussi paisibles que les cieux étoilés, heureux au-delà de leurs petites querelles. L'étrange douceur qui émanait de cet univers sonore transforma les êtres de ce monde : ils arrêtèrent de fabriquer des armes. Tous les pays vécurent en bonne entente et renoncèrent à se faire la guerre. Tout ce que les hommes désiraient à présent, c'était écouter l'étranger et magique mélodie que le gigantesque musicien de l'espace leur chantait.

(fin)
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Ted Hughes
J'ai vu
La rêveuse en elle qui était tombée
amoureuse de moi, et elle ne le savait pas.
A ce moment le rêveur en moi
est tombé amoureux d'elle, et je le savais.
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Grives


Terrifiantes sont les grives élégantes et attentives sur la pelouse,
Plus d'acier enroulé que vivant - un
œil sombre et mortel, ces jambes délicates
Déclenchées par des agitations au-delà du sens - avec un sursaut, un rebond,
un coup de poignard
Dépassez l'instant et traînez quelque chose qui se tord.
Pas de procrastinations indolentes et pas d'états de bâillement,
Pas de soupirs ou de grattements de tête. Rien que rebondir et poignarder
Et une seconde vorace.

Est-ce leurs crânes de la taille d'un seul esprit, ou un
corps entraîné, ou un génie, ou un nid de gosses
Donne à leurs jours cette balle et ce
but automatique ? Le cerveau de Mozart l'avait, et la gueule du requin
qui affame l'odeur du sang jusqu'à sa propre fuite
Côté et dévorant d'elle-même : efficacité qui
frappe trop carénée pour qu'aucun doute puisse l'arracher
ou détourner l'obstruction.

Avec un homme, il en va autrement. Héroïsmes à cheval,
Devançant son journal de bureau sur un large bureau,
Sculptant sur un minuscule ornement d'ivoire
Pendant des années : son acte s'adore - tandis que pour lui,
Bien qu'il se penche pour être fondu dans la prière, combien fort et
au-dessus de quoi
Furieux espaces de feu font les démons distrayants
Orgie et hosannah, sous quel désert
Des eaux noires et silencieuses pleurent.
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[…]

Si la bouche pouvait ouvrir sa falaise

Si l’oreille pouvait se déplier de ses strates

Si les yeux pouvaient fendre leur rocher et regarder enfin au-dehors



Si les mains plissements de montagne

Pouvaient se procurer un appui sûr

Si les pieds fossiles pouvaient se soulever



Si la tête eau de lac et climat

Si le corps horizon

Si le corps entier et la tête en balance



Si la peau d’herbe pouvait prendre les messages

Et faire son métier proprement



Si les vertèbres de fœtus terre

Pouvaient se dérouler



Si l’ombre homme là-bas en avant se mouvait suivant mes mouvements



Le discours qui agit l’air

Pourrait me parler
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C’était le mois de mai. Comment cela a-t-il commencé?

Qu’est ce qui nous a écorchés vifs comme cela? Par quel

Drôle de tour

La lame de la lune nous a-t-elle, de si bon matin,

fait saigner l’un l’autre? Qu’avais-je fait? J’avais

D’une manière ou d’une autre,

Mal compris. Inaccessible.
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Le merle

Tu étais la geôlière de ton meurtrier -
Qui te gardait emprisonnée.
Et puisque j'étais ton infirmier et ton protecteur
Ta peine était la mienne aussi.

Tu faisais semblant de te croire en sécurité. Je te nourrissais.
Tu mangeais, buvais, avalais,
Me glissant des regards ensommeillés, comme un nourrisson
De sous tes paupières.

Tu nourrissais la fureur de ton prisonnier, dans le donjon, A travers le trou de la serrure -
Puis subitement, tu bondissais et remontais
L'escalier en spirale, sans lumière.

D'immenses visages rouge coquelicot brûlés, carbonisés, À la fenêtre. « Regarde !»
Tu as tendu le doigt, un merle trimbalait
Un ver dépassant de son gosier.

La pelouse s'étendait comme une page blanche prête Pour le rapport de la prison.
Qui serait celui qui écrirait sur elle
Je ne m'en suis jamais soucié.

Une créature muette, gardant la porte du fourneau
Sur ton trident de démon,
Un crayon entrain d'écrire déjà
Le faux est le vrai, le vrai est le faux.
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Ted Hughes
Le renard de la pensée

J'imagine la forêt de cet instant de minuit :
Quelque chose d'autre est vivant
A côté de la solitude de l'horloge
Et cette page blanche où bougent mes doigts.

Par la fenêtre je ne vois aucune étoile :
Quelque chose de plus proche
Bien que plus profond dans l'obscurité
Entre dans la solitude :

Froide, délicatement comme la neige sombre
Le nez d'un renard touche une brindille, une feuille ;
Deux yeux servent un mouvement, que maintenant
Et encore maintenant, et maintenant, et maintenant

Pose des empreintes nettes dans la neige
Entre les arbres, et avec méfiance une
ombre boiteuse traîne par souche et dans le creux
D'un corps qui est audacieux pour venir

À travers les clairières, un œil ,
Un verdissement qui s'élargit et s'approfondit,
Brillamment, concentré,
Venant à ses propres affaires

Jusqu'à ce que, avec une soudaine odeur brûlante de renard,
Il pénètre dans le trou sombre de la tête.
La fenêtre n'a toujours pas d'étoiles ; l'horloge tourne,
La page s'imprime.
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The was the sun on the wall - my childhood's
Nursery picture. And there was my gravestone
Which shared my dreams, and ate and drank with me happily.
All day the hawk perfected its craftmanship
And even through the night the miracle persisted.
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(La poésie n’est pas faite de pensée ou de rêveries vagues. Elle est faite d’expériences qui transforment nos corps et nos esprits, momentanément ou pour de bon . »)
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Ted Hughes
Poète et philosophe -

quand les Perses envahirent l’Asie Mineure

il s’établit en Sicile

là, marchant sur le rivage (...)

il parla de la mer, du vent, de la terre

des nuages et des rivières

et dit que dieu était rond.
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Tes doigts
  
  
  
  
Qui se souviendra de tes doigts ?
Leur vie légère ? Ils semblaient voler,
Suivre la lumière de ton regard.
Au piano, rythmant de vieux airs des années quarante,
Ils prenaient d’eux-mêmes le rôle du bouffon, impassibles pantins.
Tu leur demandais seulement d’être dans le ton.
Mais lorsque tu parlais, tes yeux révélant
La lumière stroboscopique de ton exultation,
Ils frémissaient, vacillaient comme d’aériennes ballerines.
Je pensais à des oiseaux en quelque parade sexuelle
Sous les tropiques, sautant et faisant la culbute,
Accomplissant d’étranges choses dans les airs, et retombant
    dans la poussière.
Ces danseurs de ton excès.
D’une telle habileté, une telle précision de toucher.
Penser leurs propres pensées était comme une caresse
Qui éclairait le rouge à lèvres aux coins de ta bouche.

Impeccables chefs d’orchestre de ta compétence,
Cabriolant sur ta machine à écrire,
Possédés par un esprit enfantin, espiègle
Qui s’amusait à imiter, à danser chaque geste,
Avec tant de légèreté, tant de brio.

Je me souviens de tes doigts. Et les doigts de ta fille
Se souviennent de tes doigts
Dans tout ce qu’ils font.
Ses doigts obéissent et font honneur à tes doigts,
Les Lares et les Pénates de notre maison.


/ traduction de l'anglais par Sylvie Doizelet
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Vent

Cette maison a été loin en mer toute la nuit,
Les bois s'écrasant dans les ténèbres, les collines en plein essor, Les
vents piétinant les champs sous la fenêtre
Battant à califourchon sur le noir et aveuglant

jusqu'à ce que le jour se lève ; puis sous un ciel orangé
Les collines avaient de nouveaux endroits, et le vent brandissait la
Lumière de la Lame, lumineuse noire et émeraude,
Fléchissant comme la lentille d'un œil fou.

A midi, j'ai escaladé le côté de la maison jusqu'à la porte de
la charbonnière. Une fois que j'ai levé les yeux -
À travers le vent violent qui a creusé les boules de mes yeux
La tente des collines a tambouriné et a tendu sa corde,

Les champs tremblant, la ligne d'horizon une grimace,
À tout instant pour claquer et disparaître avec un rabat ;
Le vent chassa une pie et un
goéland noir se courba lentement comme une barre de fer. La maison

Sonnait comme un beau gobelet vert dans la note
Que n'importe quelle seconde la briserait. Maintenant profondément
dans les chaises, devant le grand feu, nous tenons
nos cœurs et ne pouvons pas divertir le livre, la pensée,

Ou les uns les autres. Nous regardons le feu flamber,
Et sentons les racines de la maison bouger, mais asseyons-nous,
Voyant la fenêtre trembler pour entrer,
Entendant les pierres crier sous les horizons.
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Chanson d'amour

Il l'aimait et elle l'aimait.
Ses baisers aspiré tout son passé et futur ou tenté de
Il avait pas d' autre appétit
Elle lui mordit elle lui rongeait elle suçait
Elle voulait lui terminer l' intérieur de sa
sécurité et sûre pour toujours
leur petits cris flottaient dans les rideaux

Ses yeux ne voulaient rien pour obtenir loin
ses regards cloués sur ses mains ses poignets ses coudes ,
il lui serrait fort pour que la vie
ne devrait pas traîner son de ce moment - là ,
il voulait tout l' avenir de cesser
Il voulait faire tomber ses bras autour d' elle
Off bord de ce moment et en rien
ou éternel ou quoi qu'il y ait,

son étreinte était une immense presse
Pour l'imprimer dans ses os
Ses sourires étaient les mansardes d'un palais de fées
Où le monde réel ne viendrait jamais
Ses sourires étaient des morsures d'araignée
Alors il resterait immobile jusqu'à ce qu'elle ait faim
Ses mots occupaient des armées
Ses rires étaient les tentatives d'un assassin
Ses regards étaient balles poignards de vengeance
Ses regards étaient des fantômes dans un coin avec d'horribles secrets
Ses murmures étaient des fouets et des bottes de fer
Ses baisers étaient des avocats qui écrivaient régulièrement
Ses caresses étaient les derniers crochets d'un naufragé
Ses tours d'amour étaient le grincement des serrures
Et leurs cris profonds rampaient les planchers
Comme un animal traînant un grand piège
Ses promesses étaient le bâillon du chirurgien
Ses promesses lui ont enlevé le sommet du crâne
Elle en ferait une broche
Ses vœux lui ont arraché tous ses nerfs
Il lui a montré comment faire un nœud d'amour
Ses vœux ont mis ses yeux dans du formol
Au fond de son tiroir secret
Leurs cris coincés dans le mur

Leurs têtes se sont effondrées dans le sommeil comme les deux moitiés
D'un melon coupé, mais l'amour est difficile à arrêter

Dans leur sommeil enlacé ils ont échangé bras et jambes
Dans leurs rêves leurs cerveaux se sont pris en otage

Dans le matin ils portaient le visage l'un de l'autre
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oi tu attendais,

Te sachant impuissante, prise entre les pinces

De la vie qui te jugeait, et j’ai vu

Le nerf écorché, la blessure incicatrisable sur ton visage.

C’est tout ce que tu avais pour te donner du courage.

A cet instant, j’ai vu, reconnu ce qui s’emparait de toi-

Les terreurs qui t’avaient tuée une fois déjà.

A présent, je vois, j’ai vu, assise, la fille

Solitaire qui allait mourir.
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Pendant que nous nous mariions. Tu étais transfigurée.

SI mince, si neuve et si nue.

Un petit bouquet de lilas humide, tête penchée.

Tu tremblais, tu sanglotais de joie, tu étais

Toute la profondeur de l’océan

Débordant de Dieu.

Tu as dit avoir vu le ciel s’ouvrir

Et dévoiler ses richesses, prêtes à se répandre sur nous.

En lévitation à tes côtés, je me sentais soumis

A une étrange tension : le futur, envoûté.

Dans ce chœur de jour de semaine, déserté, rempli d’échos,

Je te vois

Luttant pour contenir les flammes

S’échappant de ta robe de tricot rose.

Et de la pupille de tes yeux – des joyaux de grand prix

heurtant leurs larmes de feu. Des joyaux

Agités dans un cornet à dés, remis entre mes mains.
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Ted Hughes
« La poésie n’est rien d’autre que le récit de la manière dont les forces de l’univers essaient de rétablir un équilibre perturbé par l’erreur humaine. »
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Septembre


Nous nous asseyons tard, regardant l'obscurité se dérouler lentement :
Aucune horloge ne compte cela.
Quand les baisers se répètent et que les bras se tiennent
On ne sait pas où est le temps.

C'est le milieu de l'été : les feuilles pendent grandes et immobiles :
Derrière l'œil une étoile,
Sous la soie du poignet une mer, raconte
Le temps n'est nulle part.

Nous sommes; les feuilles n'ont pas chronométré l'été.
Aucune horloge n'a maintenant besoin
Dites que nous n'avons que ce dont nous nous souvenons :
Des minutes rugissant avec nos têtes

Comme un roi malheureux et sa reine
Quand la foule insensée règne ;
Et tranquillement les arbres jetant leurs cimes
Dans les bassins.
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