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Citation de Ahoi242


Ce que l'on pourrait qualifier de valeur d'usage dans la réception des biens culturels est remplacé par la valeur d'échange ; au lieu de rechercher la jouissance on se contente d'assister aux manifestations "artistiques" et "d'être au courant", au lieu de chercher à devenir un connaisseur on se contente donc d'un gain de prestige. Le consommateur devient l'alibi de l'industrie du divertissement aux institutions de laquelle il ne peut échapper. Il faut avoir vu Mr. Miniver, tout comme il faut avoir chez soi Life et Time. Tout est perçu sous ce seul aspect: pouvoir servir à autre chose, même si cet autre chose est aussi vague que possible. Tout objet n'a de valeur que comme objet d'échange et n'a aucune valeur en soi. La valeur d'usage de l'art, le fait qu'il existe, est considéré comme un fétiche, et le fétiche - sa valeur sociale qui sert d'échelle de valeur objective de l'oeuvre d'art - devient la seule valeur d'usage, la seule qualité dont jouissent les consommateurs. C'est ainsi que le caractère de marchandise de l'art se désagrège, au moment même où il se réalise pleinement, où l'art est devenu une marchandise parmi d'autres, préparée, conçue comme telle, assimilée à la production industrielle, que l'on peut acquérir et échanger. Mais l'art comme type de marchandise qui vit pour être vendue et pour rester cependant invendable, devient - hypocritement - invendable dès que le profit cesse d'être seulement son intention et devient son principe même.
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