Thierry Janssen

Hélas! nous vivons dans une époque de l'histoire qui valorose exagérément le contrôle et la domination psychopathe ainsi que la raideur et le manque de spontanéité rigide. Cette dérive psychopathe et rigide a commencé dans l'Antiquité grecque, lorsque, il y a deux mille cinq cents ans, les philosophes de ce que l'on a appelé la Grèce classique ont fait naître la croyance, aujourd'hui répandue dans le monde entier, que les capacités mentales de l'être humain le placent en dehors et au-dessus des autres êtres vivants, et qu'il peut, de ce fait, créer un monde qui correspond à son idée de la perfection. Avec cette croyance est née la volonté de contrôler la nature, considérée comme imparfaite et dangereuse. Jusqu'à faire apparaitre une véritable paranoia psychopathe qui justifie tous les délires technologiques censés nous épargner l'inconfort, nous empêcher de tomber malades et, certains y croient vraiment, peut-être même un jour nous dispenser de devoir mourir. Quelle folie!
Convaincus de pouvoir échapper aux lois de la Vie, nous n'occupons plus du tout notre «juste place». Nous créons de nombreux déséquilibres, auxquels nous essayons de remédier en en créant d'autres. Nous sommes entraînés dans une surenchère de sophistication qui génère de plus en plus de complication. Nous nous épuisons nous-mêmes et nous épuisons la planète sur laquelle nous vivons à vouloir toujours plus de contrôle et de domination psychopathe sur notre environnement pour rendre réel le monde idéalisé que notre rigidité nous fait imaginer.
Pardonnez-moi l'expression, mais nous sommes mal barrés.