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Citation de encoredunoir


Jamais comme ce jour-là je n’ai autant haï l’hosto, jamais autant vomi son odeur. Pas une odeur d’hôpital, faite de remugles d’éther, de senteurs fugaces du parfum dont s’aspergent certaines infirmières bien roulées, à la blouse transparente, qui font bander les petits jeunots venus là pour se faire réparer un bras cassé. Oh, non, pas cette bonne et forte odeur de vie qu’on bricole avant de lui donner une claque affectueuse sur l’épaule en lui souhaitant : allez, bon vent, on espère bien ne plus te revoir ici !
Il traîne une sale odeur, mon hosto. Une odeur de pourriture, d’oubli, de boue, et de pisse. Une odeur de pus qui suinte des escarres en technicolor, à ciel ouvert, d’où pointe l’os à nu.
Une odeur de dégueulis, de peur, de foutez-moi la paix et de laissez-moi crever peinard ! Une odeur de j’en peux plus, coupez-moi les jambes, coupez-moi les couilles, mais laissez-moi croire à mes souvenirs.
Une odeur de bassin pas vidé depuis trois jours, de draps où j’ai renversé ma soupe, une odeur de pourquoi mon dentier traîne par terre ?
Une odeur d’excusez-moi, j’ai encore chié au lit mais pardon, mon cul ne veut plus m’obéir…
Et cette odeur-là, les murs de l’hosto en sont barbouillés, imprégnés, imbibés. On peut laver, javelliser, il n’y a rien à faire. Coucou me revoilà, c’est moi la puanteur, je reviens te chatouiller les narines, tu as essayé de me chasser, mais je te colle à la peau. L’odeur de l’hosto. Pas de l’hôpital, de l’hosto. De l’hosto à vieux. De la décharge à vieux.
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