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Critiques de Thierry Poyet (27)
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Ce que Camus ne m'a pas appris

La femme de Thomas a découvert son infidélité, elle ne l’a pas acceptée, elle déménage avec leurs deux filles, elle a tout emporté de sa vie. Prof de français dans un lycée, Thomas va petit à petit sombrer mais il trouve un peu de réconfort et d’amitié dans les manifestations des Gilets Jaunes. Thomas rongé par les humiliations et les frustrations va perdre les pédales et devenir un meurtrier. Une première partie captivante avec une description très réaliste du mal-être et de la précarité, du sentiment d’injustice, bases de la révolte des Gilets Jaunes, à force d’être manipulé on finit désabusé. La seconde m’a semblé plus laborieuse, même si les réflexions sur les limites de la fonction de juge d’instruction, les dysfonctionnements de la justice, le manque de crédits sont intéressantes.

Un roman social porté par une écriture vivante. À travers ces deux personnages que tout oppose, le prof qui habite Saint-Étienne la ville ouvrière et la jeune juge d’instruction issue de la bourgeoisie bordelaise, Thierry Poyet décortique notre société et la fracture sociale entre ceux qui ne n’attendent plus rien du lendemain et ceux qui ne comprennent pas les raisons profondes du soulèvement des Gilets Jaunes. Anne-Laure l’ambitieuse qui rêve d’une place dans les sphères du pouvoir sera elle aussi comme Thomas une cocue du système.

Un récit qui est une véritable photographie de notre société actuelle.



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La petite Stéphanoise

Saint-Étienne la noire, la misérable, cette ville minière à soixante kilomètres de Lyon la soyeuse, nous sommes en 1948 et en ces temps d’après-guerre, Brigitte 14 ans, son certif’ en poche, doit travailler à l’usine, même pour une paye modique, elle doit aider ses parents. Son enfance a disparu il y a quatre ans sans s’en rendre compte, le jour où les Américains ont bombardé la ville.



Thierry Poyet avec une belle écriture, vivante et émouvante nous entraîne dans le Saint-Étienne des années 50 à travers le portrait d’une petite stéphanoise qui a le sentiment de n’être pas à sa place. Une jeune femme insoumise qui rêve de liberté et d’indépendance, voler de ses propres ailes, faire sa vie, quitter le foyer de ses parents, fonder sa propre famille, échapper à la banalité de son quotidien, quitte à épouser un garçon médiocre, sans ambition pourvu qu’elle puisse le mener par le bout du nez et oublier le drame qui a brisé l’existence de toute sa famille.



Un roman social où nous partageons la vie laborieuse des ouvriers, la pauvreté, la lutte contre les patrons, les quartiers populaires comme des petits villages où tout le monde se connaît, les bistrots où l’on essaye d’oublier cette vie de misère.

Thierry Poyet sait retranscrire de façon réaliste et détaillée l’horreur du bombardement de Saint-Étienne, le 26 mai 1944 ; la douleur d’une mère face à l’insoutenable qui sombre dans la folie et le père qui ne comprend rien à cette guerre qui vient de lui enlever ses deux fils. Ce roman est aussi un hommage à une ville et aux qualités de ses habitants, leur générosité, leur solidarité, leur courage et leur honnêteté, des gens simples, travailleurs et fiers.

Le récit est parsemé d’expressions du « gaga » le parler imagé des stéphanois et agrémenté d’extraits de livres où des écrivains célèbres parlent de la ville ouvrière.

Dans ce premier roman, l’auteur excelle dans l’art de rendre compte d’une époque, d’une ville, à travers le portrait d’une femme courageuse, volontaire et moderne.



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La petite Stéphanoise

La petite stéphanoise dépeint la vie de Brigitte de ses quatorze ans à ses vingt-deux ans. Elle est marquée par la date du 26 mai 1944, cinq ans plus tôt. Ce jour-là, Saint-Étienne a été bombardé et le malheur a touché sa famille. Comment se construire après une telle tragédie ?





L’adolescente est partagée entre ses désirs d’émancipation et le soutien qu’elle doit à ses proches. Elle se plaît à rêver de mariage pour prendre son envol. Elle raconte ses premiers amours, ses expériences professionnelles et ses choix de vie. Une jeune femme, dans les années 50, est-elle entièrement libre de ses décisions ?





J’ai adoré ce roman intimiste. Brigitte m’a beaucoup touchée. Elle a grandi, d’une manière brutale, après la tragédie qui a touché énormément de foyers de Saint-Etienne. Chaque membre de sa famille a réagi au drame avec ses armes. La jeune fille a mûri très vite, mais sa jeunesse lui a permis de ne pas perdre espoir. Malheureusement, celui-ci ne suffit pas toujours et la vie se charge de le rappeler. J’aurais aimé, à certains moments, pouvoir lui dire de laisser une chance au destin, de ne pas se précipiter…





Le narrateur est extérieur, mais l’affection qu’il porte à Brigitte se ressent tellement que j’ai eu la sensation que c’était elle qui s’exprimait. La plume de Thierry Poyet crée une proximité très forte. Elle est très douce et très intérieure, les mots sont assemblés de manière superbe créant une musicalité poétique. L’auteur est maître de conférences en littérature française du XIXe siècle à l’université de Clermont-Ferrand et on ressent son amour et sa maîtrise de la langue française.





Deux passages m’ont particulièrement chamboulée.[…]





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Ce que Camus ne m'a pas appris

Lorsque sa femme a découvert son infidélité, Thomas Chambertin a tout perdu. Son épouse est partie et ses filles, âgées de quinze et dix-sept ans, ne lui parlent plus. Ce qui a sauvé cet enseignant, peu apprécié de ses élèves et de ses collègues, ce sont les manifestations avec les gilets jaunes. Il a participé à la première, le samedi 17 novembre, depuis il enchaîne les samedis sur les ronds-points et il investit la ville de Saint-Etienne. Il crée des liens, a des conversations : ces samedis lui donnent un but et lui apportent une satisfaction qu’il n’avait plus connue depuis des années, enferré dans une vie monotone. Certains gilets jaunes ne comprennent pas sa présence : il est fonctionnaire, il a donc la sécurité de l’emploi. Pour eux, il fait partie des riches. Mais lui a besoin de cette sensation d’exister et de se battre. La semaine, il s’isole de plus en plus et les week-ends, il retrouve un lien social. Jusqu’à ce jour terrible où il tue un homme. Fou de rage lorsqu’un 4/4 a foncé sur un gilet jaune, il a cogné le conducteur sans plus s’arrêter. « Il y avait quelque chose de la lutte des classes, entre ce type à la BMW pimpante et nous, vêtus de nos tristes gilets jaunes de pauvres gens. » (p. 62) Il considère que c’est de la légitime défense. « Toutes mes colères rentrées venaient d’être expulsées. Le droit à la fierté m’était rendu. J’étais redevenu un homme debout. Fini le temps de vivre à genoux. » (p. 68)





Anne-Laure vient d’achever ses études de magistrature et d’être nommée à son premier poste : elle est juge d’instruction à Saint-Etienne. Elle est belle, elle a grandi dans les beaux quartiers de Bordeaux et n’a jamais connu les difficultés financières. Même si elle doit revoir son train de vie à la baisse, elle sait que ses parents seront là pour signer des chèques si elle en a besoin. Elle est déterminée à réussir, elle a de grands projets de carrière et prend ses décisions personnelles en fonction des répercussions professionnelles. Rien ne doit entraver son ascension. Pourtant, le grain de sable pourrait être le dossier de ce gilet jaune qui a tué cet homme. Il dit avoir agi sous l’effet de la colère, après que sa victime ait écrasé un manifestant. Anne-Laure instruit avec ses convictions. Elle est convaincue, qu’en réalité, cette mort est préméditée et elle veut le prouver.





Une partie est consacrée à Thomas et la deuxième à Anne-Laure. Ils ont des destins et des personnalités divergents, ils ne viennent pas du même milieu, ils n’ont pas eu les mêmes chances au départ et leurs parcours sont différents. Pourtant, je les ai détestés tous les deux. En ce qui concerne le premier, je n’ai pas aimé son jugement sur tout le monde, sa manière de faire porter la responsabilité de ses actes à son entourage, son dédain, sa manière de parler de ses proches… Quant à la deuxième, je n’ai pas apprécié ce sentiment de supériorité que j’ai perçu dans ses attitudes, ni son manque d’écoute et son intransigeance. La troisième partie relate la confrontation entre ces deux personnes opposées et éclaire les faits, en apportant des précisions sur l’identité du défunt et sur les caractères de celle qui a le pouvoir et de celui qui ne veut pas subir. Ce chapitre a créé une faille dans mes sentiments et en a transformé certains.





Malgré cette répulsion-fascination que je ressentais envers les protagonistes, j’ai été captivée par l’aspect sociologique de ce roman. Il est une photographie sociale et politique de l’année 2019. J’ai pensé que les générations futures pourraient, en le lisant, comprendre ce que les gilets jaunes ont représenté pour chacun, les réactions contradictoires que ce mouvement a provoquées dans la population, entendre les réponses ou le silence politiques, etc. C’est un instantané de notre pays dans lequel toutes les opinions s’expriment et sont dépeintes.





L’épilogue se déroule quatorze ans après les faits et révèle les évènements qui se sont passés pendant ces années. L’auteur livre, également, une vision possible de l’évolution notre pays. C’est une conclusion intéressante de l’histoire. Mon bémol est une phrase qui évoque une personnalité : « Car le talent rageur du site Mediapart n’avait jamais faibli, même après la mort de son chef à la célèbre moustache. » (p. 170). J’ai été gênée par cette prévision au sujet d’une personne vivante. Excepté ce détail, j’ai été passionnée par l’analyse sociale, politique et celle du pouvoir de ce roman.




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Il faut tuer Wolfgang Müller

Mardi 12 juin 2012. Un octogénaire entre dans un Ehpad, donne son identité à l’accueil et se dirige vers la chambre 242. Il pénètre dans la pièce et poignarde le nonagénaire qui y réside.





Julienne Bancel est journaliste. Elle connaît bien l’Ehpad des jours tranquilles. Depuis l’automne 2011, elle mène une enquête sur les anciens employés de l’usine Michelin. L’axe de son reportage est une série de portraits d’anciens ouvriers qui ont connu un parcours singulier ou qui présentent une « particularité remarquable ». « Dans sa liste, elle avait inscrit un ancien curé défroqué », un jeune rugbyman qui n’a pu faire carrière en raison de sa consommation de joints, une transsexuelle. […] Et puis, M. Müller. » (p. 57) Le destin de ce dernier l’intéresse particulièrement : elle ne comprend pas pour quelle raison un ancien prisonnier de guerre allemand, n’est pas rentré dans son pays, lorsqu’il a été libéré. Elle est convaincue qu’il a commis des exactions pendant la guerre et elle est déterminée à lui faire avouer. Mais le vieil homme ne lâche rien sur son passé. Il n’apprécie pas Julienne et ne lui cache pas.





Les investigations de la jeune femme bouleversent sa vie entière. Le manque d’intérêt de son conjoint la conduit à une remise en cause de son couple. Les réactions outragées de sa famille provoquent un changement en elle : elle s’affirme dans ses convictions. Mais, surtout, elle écoute enfin celui qui a connu la guerre, qui n’a jamais pu parler et qui n’a jamais été entendu : son grand-père. Les confidences de celui-ci révèlent son traumatisme et éveillent la conscience de Julienne. Elle comprend la nécessité du devoir de mémoire.





Thierry Poyet interpelle sur le poids du passé, sur l’urgence de donner la parole à ceux qui n’ont plus osé parler après la guerre, sur le travail de ceux qui se battent pour que les horreurs ne soient pas oubliées et que la justice soit rendue. Certains actes ne peuvent être pardonnés et doivent être punis. Peu importe le temps passé. Les crimes contre l’humanité sont imprescriptibles. Il montre aussi que les consciences peuvent s’éveiller, comme cela s’est produit pour Julienne. Au fil de ses recherches, la journaliste a remis en cause les fondements de son existence et l’a transformée.





Mais Qui veut tuer Wolfgang Müller et pour quel motif ? Vous le saurez à la fin de ce livre que j’ai adoré.




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Ce que Camus ne m'a pas appris

Une plume et un talent d’écriture incroyable mêlant élégance et brutalité pour raconter la rencontre de deux destins affrontant un monde qui, photographié par une intrigue qui débute dans le mouvement des gilets jaunes, abrite chaque personnage, du plus important au plus insignifiant, sous un portrait sociétaire.



Les deux personnages principaux sont opposés sur tous les plans : niveau social, mentalité, point de vue politique, rythme de vie. L’un est professeur avec une vie parfaitement des plus banales jusqu’à ce que l’improbable se produise et change le cours de son existence. Elle est juge et méprisante, avec un parcours brillant. Pourtant, même si tout semble les opposer, Thierry POYET parvient subtilement à les rapprocher par cette recherche vaine d’un idéal, l’esprit couvert par la déception et surtout cet acte, qui les rapprochera à jamais et relie chaque destin avec une épatante brutalité.

La complexité des personnages et l’intrigue saisissante sont à l’image de la plume de l’auteur : incomparables et singulières.



Les œuvres de Camus ont, dans Ce que ne m’a pas appris Camus, une place à la fois claire, précise et subreptice, notamment dans l’intertextualité sous-jacente avec L’étranger. Toute la force des œuvres de ce dernier se retrouve dans l’intrigue et dans la psychologie des personnages à plusieurs niveaux, donnant accès à une échelle large des niveaux de lecture et à plusieurs vérités littéraires.



Ce que Camus ne m’a pas appris est un éloge aux détails. La multitude de portraits ne se contentent pas de photographier une société mais de la rendre vivante là où bien souvent elle indiffère. La netteté des descriptions pourtant certainement volontairement stéréotypées ont le paradoxe de ne porter aucun jugement et bénéficient d’une justesse de précision très particulière et baignant le lecteur dans une ambivalence de préjugés qui se déconstruisent au fil de la plume, qui elle-même s’adapte aux personnages et à l’intrigue par une malléabilité étonnante.



L’auteur porte à son œuvre une fausse simplicité. L’identification aux personnages, souhaitée ou non, est quasi-immédiate au cœur d’un réalisme ardent et brutal, des personnages, des lieux et de l’existence produisant une complexité qui fascine et dérange.



Thierry Poyet questionne la nature humaine, la société et surtout la désillusion omniprésente, les rêves, la vérité bien souvent dans un schéma d’opposition, l’absurdité de l’existence et la liberté, surtout dans une image et une interrogation particulière et remarquable.



Une peinture brutale sur le fatalisme de la réalité, des rebondissements auxquels le lecteur ne peut pas s’attendre, des personnages à la frontière de la représentation et de l’individualité qui vient questionner une société tout entière sur le désenchantement commun de la réalité par le biais d’un style d’écriture étourdissant.

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Il faut tuer Wolfgang Müller

Bonjour les babeliophiles petit retour sur ma dernière lecture.

Alors d´entrée je ne vous cache pas que ce roman m'a carrément tant par la période où l'auteur cite l´affreusite de cette guerre 39/45 que tant par le sujet.

Le devoir de mémoire et la force des sentiments sont les principaux sujets de ce livre.

Julienne Bancel journaliste dans un quotidien régional decide de faire un sujet sur des travailleurs de l'usine Michelin, et elle ne va pas se douter qu'elle va raviver des souvenirs aussi bien du côté de Wolfgang Muller que du côté de son grand père Isaac Dupuy jusqu'au geste fatal de celui ci.

L'écriture est juste,les personnages sont très développés et l'on ne peut rester indifferent sur leurs vies.Yne histoire qui nous tient en haleine,au cœur de l'acte meurtrier que l'on comprend mieux au fil de la lecture.

Mais comme je dis toujours ceci n'est que mon avis personnel.

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Ce que Camus ne m'a pas appris

Rien ne prédestinait Anne-Laure, juge d'instruction et Thomas, professeur, à se rencontrer. Et pourtant, Thomas a tué un homme et devra répondre de ses actes sur fond de mouvement social. Leur trajectoire en quête de sens, n'en a pas fini de s'entrechoquer...



On assiste avec ce roman à la descente aux enfers d'un homme, qui a commis l'irréparable. On est entraîné dans un tourbillon puissant.



C'est noir et vertigineux avec des personnages qui, si socialement tout opposent, se retrouvent un peu dans leur identité. On traverse leur détresse, leurs questionnements. On va au cœur de leur vie personnelle, on les suit dans une confrontation verbale et de classe sociale.



À l'encontre de Thomas est formulé un procès d'intention. On s'apitoie sur l'engrenage dans lequel Thomas s'enlise. On est choqué par l'acharnement et les certitudes d'Anne-Laure. Les charges qui pèsent contre lui grossissent et se distordent. On y retrouve des courants de pensée propre à Camus. On parle d'inégalités, de l'absurde de la condition humaine.



"Je n'ai pas entendu ce qui se disait autour de moi. Je frappais et je n'étais plus capable de retenir mes pieds. Je prenais ma revanche sur l'existence à travers un type que je massacrais."



L'écriture est fluide, directe pour un scénario palpitant. On est touché par la véracité des personnages. C'est un roman qui décrit la chute avec beaucoup de justesse et qui nous met en face de notre propre perception du jugement.



Un récit universel et de société à dévorer !
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La petite Stéphanoise

Une roman bouleversant sur le destin d'une fille d'ouvrier en tant de guerre. Un clin d'oeil de 200 pages à la ville de St Etienne et ses habitants.
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Il faut tuer Wolfgang Müller

" Qui sont les barbares qui n'aspirent qu'à faire parler la poudre et le feu et qui ne croient en rien d'autre que la destruction partout où ils vont ? "



Quelle raison peut pousser un octogénaire sans histoire à s'introduire dans un ehpad pour assassiner un homme de 10 ans son aîné ?

Pourquoi un prisonnier de guerre déciderait-il de s'établir en terre ennemi après sa libération ?

Comment s'articulent justice et vengeance ?

Qui est responsable du devoir de mémoire?

Et si ce vieil homme sympathique était un ancien nazi ?



Julienne bancel, jeune journaliste à l'éthique Extra large mène l'enquête .



J'ai choisi de lire ce roman vraiment par hasard et je l'ai dévoré dans la journée . Un roman bien construit, documenté et bien écrit qui pousse au questionnement moral et qui mériterait plus de visibilité. J'en conseille la lecture



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Il faut tuer Wolfgang Müller

Bonjour ou bonsoir fidèles lecteurs et lectrice !



Le livre en trois points :



➡️ Un policier qui change de l’ordinaire.



➡️ Un roman qui met l’accent sur l’intergénérationnel (que j’ai beaucoup apprécié)



➡️ j’ai apprécié le personnage de Julienne ainsi que sa psychologie !





Je vous invite à découvrir ma chronique complète :


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Il faut tuer Wolfgang Müller

Comme, dans « La petite stéphanoise » et « Ce que Camus ne m’a pas appris », Thierry Poyet a réussi à faire vivre, se rencontrer, se côtoyer des personnages qui ne laisseront aucun lecteur indifférent. En effet, c(s)es créa-tures(tions) nous ressemblent, nous attirent, nous impressionnent. Elles sont un peu nous, nous voulons leur ressembler, ou, au contraire les fuir.

Mais, dans « Il faut tuer Wolfgang Müller », l’histoire qui nous est contée, n’est pas « ordinaire ». Qui aurait osé imaginer une telle situation ? Personne ! Eh bien, Thierry Poyet l’a fait et même sacrément bien fait !

Si, du début à la fin du roman, on n’a de cesse de se demander : « mais qui est vraiment Wolfgang Müller ? », personne ne peut être déçu par l’issue du roman, tant la magie de l’auteur fonctionne à merveille !

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Ce que Camus ne m'a pas appris

Pas facile pour moi de faire une chronique sur cette lecture parce que j'ai beaucoup aimé l'écriture de l'auteur qui pour moi est vraiment belle et révèle d'un grand sens de la littérature, mais l'histoire en elle-même m'a un peu sonnée je dois dire, malgré la profondeur des personnages.



On vit la descente aux enfers d'un homme après la séparation d'avec sa femme. Il commet un acte impardonnable et va se retrouver confronté à une détresse et un sentiment noir très puissants. C'est lors de cette chute vertigineuse qu'il va rencontrer une femme qui n'a rien à voir avec lui. Ils n'étaient nullement destinés à se croiser un jour, Anne-Laure étant juge d'instruction à Bordeaux et Thomas professeur à Saint-Étienne, mais le destin en a décidé autrement.



On assiste, presque impuissants, à leurs vies respectives, à leurs doutes et questionnements. En tant que lecteur, on ne sait plus si on peut faire confiance à Thomas, on n'arrive plus à savoir ce qui est vrai ou faux, on a l'impression qu'on le perd et qu'on ne peut plus rien pour lui. On apprend des choses qu'on aurait peut-être préféré ne pas savoir, on ne sait plus où se placer par rapport à tout ça et j'avoue avoir été dérangée par ce sentiment fort qui me suivait tout au long de cette lecture. Bravo à l'auteur pour ses mots, ils sont tellement puissants et bien placés que le lecteur se sent pris au piège de ce texte sans pouvoir s'en sortir indemne. Eh oui, cher futur lecteur, tu ne pourras pas lâcher ce livre avant la fin, avant ce dénouement que tu souhaiteras absolument connaitre.



Ce roman social nous plonge dans une France qu'on aimerait sans doute autre mais qui est ce qu'elle est. Vous vous souvenez des gilets jaunes? Ils sont présents et au cœur de cette histoire puissante et cuisante de vérité. Un roman et un auteur à découvrir !
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Ce que Camus ne m'a pas appris

Une vraie belle découverte !

Un roman social comme les éditeurs n'en proposent plus assez, qui raconte à travers deux personnages opposés la France d'aujourd'hui, sur fond de "Gilets jaunes", ce que Christophe Guilluy appelle "la France périphérique".

C'est très puissant, très captivant et les personnages nous semblent familiers tellement ils sont vraisemblables ! On croirait les connaître et en même temps ils nous font réfléchir sur ce que nous sommes, comme un miroir exceptionnel ! Je vous conseille ce roman.
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Il faut tuer Wolfgang Müller

Ce roman est un vrai plaisir à lire, autant par son intrigue que par la qualité d'écriture de l'auteur. Qu'est-ce que le devoir de mémoire ? Faut-il se souvenir, garder en tête et se venger un jour ? Ou bien est-il plus préférable de laisser le temps au temps et d'effacer les souvenirs, tout doucement ?

Juin 2012, un octogénaire entre dans un Ehpad, Les jours tranquilles, poignarde un homme et ressort, tranquillement, heureux de sa vengeance.



Julienne Bancel, journaliste, mène une enquête sur les anciens employés de l'usine Michelin. Elle s’intéresse tout particulièrement à M. Müller, un ancien prisonnier de guerre allemand qui n'est pas rentré dans son pays lorsqu'il a été libéré. Elle est persuadée qu'il a commis des choses ignobles pendant la guerre et elle est prête à tout pour lui faire avouer. Mais ce dernier n'est pas prêt à lui parler de son passé...



Seule contre tous, elle se bat, persuadée d'avoir raison. Heureusement, un homme accepte de lui parler de la guerre : son grand-père. Celui-ci la pousse à faire entendre les vérités sur la guerre : le devoir de mémoire est important ! J'ai beaucoup aimé la personnalité de cette femme qui cherche à découvrir la vérité. Elle veut à tout prix avoir raison, mais est-ce le bon chemin ?

L'auteur nous pousse à nous poser des questions sur le passé, sur ce que chacun a en tête, sur le fait de se souvenir, de se venger, de trouver des vérités, SA vérité. Bref, un roman plaisant qui nous pousse à réfléchir...


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Il faut tuer Wolfgang Müller

Je me suis toujours demandée où les Juifs avaient trouvé la force d’une résilience. Comment, après toutes les horreurs vécues, ont-ils continué à croire en l’humain? À refaire leur vie. À avoir, de nouveau, le plaisir de vivre. Cela concerne aussi tous ceux qui ont connu les pires horreurs. Comment ressentaient-ils leur résilience au plus profond de leur âme? Quels secrets avaient-ils pu taire jusqu’à leur dernier souffle? Avaient-ils des regrets? D’autre part, qu’en était-il des allemands qui avaient porté haut les valeurs nazies? Qu’étaient devenus ces soldats allemands prisonniers de la France? Quels étaient leurs ressentiments à l’égard de leurs geôliers? Combien avaient continué à vivre sur la terre de leurs vainqueurs? Comment avaient-ils vécu, après la Guerre, dans un pays qu’ils avaient combattu? Qui était cet octogénaire qui vivait, depuis des années, dans une maison de retraite de la ville?



Julienne, jeune journaliste d’un journal du terroir, rêve d’un scoop par le biais du projet qu’elle prépare: interroger et écrire sur une personne de la ville dont le passé a eu un impact sur la ville où elle habite et travaille. Mais, c’est compter sans la mémoire humaine qui peut s’imaginer des faits, des actes qui ont peut-être existé voire pas du tout. Cette mémoire peut s’emballer et tout anéantir sur son passage. Elle peut, aussi, montrer les limites de l’imagination humaine. Julienne s’en rend-elle compte? Elle est obnubilée par des questions qui restent sans réponses. Ainsi, elle laisse libre cours à son imagination, comblant, ainsi, les silences, légitimant ses hypothèses. Parfois, la vérité peut dépasser l’imagination. Est-ce le cas?



Dans une lecture aisée, qui attise la curiosité du lecteur, nous entrons dans un monde où le devoir de mémoire semble s’imposer aux personnages. Chacun pense détenir la vérité. SA vérité. Encore faut-il avoir des preuves. Mais, l’imagination n’aime pas le vide et préfère le combler. En tant que journaliste, Julienne est débordante d’idées. Sont-elles les bonnes? Ses recherches la laissent sur sa faim. Alors, autant extrapoler. Surtout que les certitudes se bousculent et que les idées, innocemment, se partagent. Julienne pourra t-elle faire face aux conséquences de ses certitudes sur l’homme qu’elle interroge régulièrement? Qui est-il vraiment? Quel est son passé? Ce jeu du chat et de la souris pourrait mal finir et tout remettre à plat.
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Il faut tuer Wolfgang Müller

M. Poyet a été mon enseignant quand j'étais étudiante voici plusieurs années ; j'ai eu la surprise de trouver l'un de ses romans dans mes suggestions de lecture, car nous avons tous deux écrits, manifestement, un récit qui aborde le thème des Gilets Jaunes. J'ai cependant préféré lire le dernier sorti. Il a été dévoré en deux soirées ; le rythme est fluide, l'intrigue bien menée et la psychologie des personnages très approfondie, quoique je sois restée avec quelques interrogations à la fin. Une mention spéciale pour le personnage principal, dont le narrateur nous ouvre habillement les tourments, tout en lui laissant sa part de mystère (et de ténèbres ?). Une belle découverte.
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Il faut tuer Wolfgang Müller

Audacieux, original, documenté, bien écrit, voici quelques-unes des nombreuses qualités du dernier roman de Thierry Poyet, "Il faut tuer Wolfgang Müller".

Le lecteur est très vite entraîné dans le ballet des différents personnages, aussi différents les uns des autres, mais liés à jamais, par une destinée hors norme!

Ne cherchez pas la "normalité" dans ce roman. Mais, attendez -vous plutôt à un "coup de folie", à un besoin de vengeance irrépressible, ainsi qu' au rapprochement entre deux êtres, qui s'étaient toujours côtoyés sans vraiment se connaître. Et, quelle découverte!

S'il est des romans réussis, c'est bien le cas de celui-ci.



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Ce que Camus ne m'a pas appris

J'ai lu ce livre et je ne le regrette pas. Par cette phrase, je pastiche l'incipit du roman de Thierry Poyet "Ce que Camus ne m'a pas appris". "J'ai tué un homme et je ne le regrette pas. Si c'était à refaire, je recommencerais."

L'auteur qui signe avec "Ce que Camus ne m'a pas appris" son deuxième roman, réussit un texte qui, en plus de nous éclairer sur la crise politique et sociale secouant la France en 2019, nous dévoile la vie et le destin des deux protagonistes et nous plonge surtout dans l'univers littéraire de l'auteur.

Pour l'étranger que je suis, le roman de Thierry Poyet a été une véritable immersion dans le monde de la politique française. C'est donc une lecture que je conseillerais à tous ceux qui désireraient comprendre ou du moins être initié à l'histoire politique de la France. Je m'ennuie habituellement quand il est question d'histoire politique dans les romans, mais l'auteur aura réussi avec finesse à me faire avaler la pilule.

S'il est question, dans le roman de l'auteur, de politique, mais il y est également question de littérature. Le texte est un véritable voyage dans l'univers littéraire de l'auteur qui partage avec nous son intérêt pour des œuvres majeures de la littérature. L'étranger que je suis, aura particulièrement été sensible à toutes les fois où Camus et Gide auront été convoqués avec le soleil qui les accompagne.

"Si c'était à refaire, je recommencerais."
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La petite Stéphanoise

Un roman formidable, chargé d'émotions. Un superbe portrait de femme, courageuse, pleine de volonté, dans une époque - les années 1950 - qu'il faut redécouvrir.

J'ai beaucoup aimé.

Pourquoi les medias n'en parlent-ils pas ?
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La Faute ...😉

" Déjà il rêvait d'une thébaïde raffinée, à un désert confortable, à une arche immobile et tiède où il se réfugierait loin de l'incessant déluge de la sotise humaine ".

Déja, plutôt que déjà
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Sottise, plutôt que sotise
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