En quatrième de couverture, Thomas morales nous invite à fouiller dans sa malle aux souvenirs, qui seront peut-être aussi les notres.
Tour de France, Bebel, Lino Ventura, Alphone Boudard, Romy Schneider, la SM, la Province, Paris. Un temps que les "moins de vingt ans"... En quelques pastilles, Morales nous donne la nostalgie des années d'antan.
A mon sens plus superficiellement que Xavier Charpentier dans "6 octobre 1973, l'été indien des 30 glorieuses".
A lire un jour de blues, la pluie devant les fenêtres, le net et les médias coupés.
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Adrénaline fois mille ! « La Dame au cabriolet » est un saut de cabri en plein champ. Réjouissant, pétillant, un feu d'artifice superbe. Attention ! une fois en main impossible de le reposer avant la fin. Tant son charme opère, tant son héroïne est gageure d'un grand moment de plaisir. Ici vous avez tout. La trame est arborescence de quatre mains dont on ignore qui est qui de Guiou ou de Morales. C'est déjà la preuve d'une osmose entre auteurs. L'histoire est succulente, trépidante, une balade cheveux au vent dans un Saab cabriolet jaune poussin. Il faut dire qu'Yvonne Vitti est détective privé, ce qui sous-tend en principe la discrétion et l'effacement. Avec son cabriolet, elle est loin de passer inaperçue. Mais là encore il s'agit d'un sacré pied de nez aux habitudes trop ancrées dans les mentalités. Originale, affranchie, célibataire, Yvonne est atypique. Elle boit des ricards comme du petit lait, regarde les hommes sans sourciller. Elle aime les chanteurs italiens entre-autre (lisez la B.O. en page finale). La voici prise en tenailles dans une sombre affaire mafieuse, du grand banditisme. Loin de ses habitudes d'espionne lambda, l'agent secret des basses besognes. Chercher dans un recoin d'une rue qui d'un amant, qui d'une maîtresse qui d'un frère disparu. D'aucuns penseront Yvonne mêlée aux torpeurs d'un monde synonyme d'une mallette comble de billets de banque. Jusqu'au jour où la belle se trouve au coeur d'une bataille entre deux camps les gitans et les truands. Et pourtant ! La maline en profite pour voler la mallette et l'emmener chez elle. L'histoire est digne d'un film à ciel ouvert. L'humour rayonne, les protagonistes sont malgré tout tous attachants. « La Dame au cabriolet » est le coeur même d'une enquête dont on attend frénétiquement la conclusion. La mallette est le point d'appui mais pas que. Yvonne est la cousine de Diogène, libre comme l'air parfois candide et amoureuse (trop vite).
« -Vous êtes une grande sentimentale, ma chère Vitti. Les sentiments quand on est flic ou privé, il vaut mieux les tenir en respect. Ça n'apporte que des ennuis. Mais c'est ce côté fleur bleue qui vous rend si attachante, me dit-il de sa voix monocorde, dépourvue de tout affect. »
Le style est comme l'histoire, travaillé avec l'envie de faire sourire. Un saut dans la flaque des conventions. Les signaux sont subtils. Les allusions et les sous-entendus ornent ce livre dévorant. Lisez-le dans cet été de farniente. Dépaysant, l'évasion est suprême et que ça fait du bien ! Publié par les majeures Éditions Serge Safran éditeur.
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Voilà un roman à quatre mains qui jongle avec les stéréotypes. Au départ, on se situe en pleine série noire avec l’histoire d’une mallette truffée de billets de banque que deux bandes rivales tentent de s’approprier. Le problème : la susdite mallette se trouve entre les mains d’Yvonne, une femme détective bien décidée à ne pas s’en laisser conter. Au cours de son périple à travers la France, elle voit les cadavres s’accumuler et côtoie toute une faune singulière faite d’une boulangère mafieuse, d’une masseuse perverse ou, encore, d’un gigolo criminel. Un cortège d’in-dividus peu recommandables qu’elle tente d’oublier en établissant de la distance. Dominique Guiou et Thomas Morales n’ont pas froid aux yeux et se targuent d’un récit mené à deux cents à l’heure qui sillonne les routes de l’Hexagone en quête d’adrénaline et de castagne. Choix qui leur permet toutefois de pratiquer quelques haltes bucoliques et de s’offrir du bon temps mâtiné de poésie et de grand air du large. Ce qu’on retient surtout de cette lecture demeure le parti-pris volontaire de ne jamais se prendre au sérieux et de tordre le cou aux conventions du polar. Cela commence de manière parfaitement conventionnelle puis, au quart-de-tour, embraie pour la vitesse supérieure.
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"Le lauréat du premier Prix Denis Tillinac du roman a été dévoilé ce mercredi 25 mai 2022, à l’Hôtel du Département, à Moulins. Il s’agit de Thomas Morales, pour son roman Et maintenant, voici venir un long hiver... aux éditions Héliopoles, 2022. Un lauréat qui a su composer avec toute la diversité de la France des terroirs, le respect de son identité et sa mise en valeur, l’amitié et l’art de vivre à la française".
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Quand l'élégance ne se confond pas avec l'ostentation ou l'épaisseur du portefeuille..., cela nous donne un manuel d'amateur au regard éclairé... et un regard subjectif qui vient opportunément nous rappeler que l'objet "bagnole" peut se garer bien ailleurs que dans la case "embouteillages" et véhiculer aussi des rêveries, des envies de voyages, une soif de vitesse.
Dominique, toqué du doc.
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Une très belle critique de Jérôme Leroy sur Causeur et son blog :http://feusurlequartiergeneral.blogspot.fr/2016/10/adios-de-thomas-morales.html à laquelle je souscris fortement...et que je vous invite à lire en entier...
"Il n’est pas indifférent que Thomas Morales ait appelé son recueil de chroniques Adios. On se souviendra peut-être que c’était là le titre du plus beau et du plus autobiographique roman de Kléber Haedens, un des hussards oubliés d’aujourd’hui,.....
C’est en effet un adieu, mais un adieu que l’on espère infini, que lance Thomas Morales à une époque, la nôtre, qui semble vouloir traquer jusque dans les moindres recoins de nos paysages et de nos corps, de nos rêves et de nos rencontres, de nos lectures et de nos étés trop courts, ce qui faisaient la douceur de vivre et l’élégance des temps disparus. .....
.....Thomas Morales a mis au point une machine à remonter le temps d’une grande précision mais d’une autonomie limitée. Les décennies qu’il explore à travers la littérature et le cinéma toujours, la télé et le sport parfois, l’automobile souvent, vont des années 50 aux années 80. Le plus souvent en France, mais on passe parfois en Italie, à la recherche du sourire de Monica Vitti que l’on apercevra peut-être dans une station Agip sur l’autostrade....."
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