En contemplant un sujet qui embrasse dans un grand ensemble toute l’humanité, il est impossible de poursuivre sans être écarté quelquefois par les autres objets. On s’arrête sur tous les caractères & les conditions de l’homme, et l’on confond, l’individu, la nation et l’univers.
Une petite étincelle allumée en Amérique, forma une incendie qui s’élève et qui ne pourra plus s’éteindre, semblable à l’ultima ratio regum, sans se consumer, s’étend en silence d’une nation, sur une autre nation. L’homme se trouve changé, mais il s’en aperçoit à peine, il apprend la connaissance de ses droits par une juste attention à ses intérêts, et il découvre enfin, que la force et les pouvoirs du despotisme, consistent seulement dans la terreur qu'il inspire, et que, « pour être libre, il suffit de le vouloir. »
Ayant dans toutes les parties précédentes, de cet ouvrage, tâché d'établir un système de principes, comme une base, sur laquelle les gouvernemens devroit être formés, je chercherai, dans ce chapitre, les moyens de les mettre en pratique. Mais pour mettre plus de méthode dans cet article & le rendre plus fort, quelques observations préliminaires déduites des principes, ou qui y sont liées, sont nécessaires.
Quelle que soit la forme ou constitution du gouvernement, son seul but doit être la félicité publique ; lorsqu'au lieu de cela, il fait, le malheur ou qu'il augmente la misère d'une partie de la société, c'est un faux système, et il est nécessaire de le réformer.